25/05/2004
Upstairs @ The Garage,
Londres
Ne pouvant décemment passer quelques jours à Londres sans voir un concert, nous avions retenu cette date organisée par lassociation Club AC30 qui propose, tous les mois, au Upstairs at the Garage, une soirée avec trois groupes (sont annoncés, par exemple, pour les prochains mois Tex La Homa, Piano Magic ou The Workhouse) et sort, dans le même temps, un CD-R limité à 500 exemplaires avec trois inédits des formations conviées. Au programme de ce mardi soir : Air Formation, Ulrich Schnauss et The Zephyrs, soit trois pays et trois types de musique différents représentés.
Les américains dAir Formation furent les premiers à monter sur scène ; adeptes dun shoegazing classique et ultra-référencé, le quatuor sut pourtant nous séduire par un set dune grosse demie-heure où les titres senchaînèrent à merveille tandis que les musiciens conservaient yeux fixés sur leurs pédales et pieds battant la mesure. Derrière les déluges de guitare, on avait du mal à percevoir la voix du chanteur ; en revanche, on percevait sans peine les différentes rythmiques que celui-ci lançait via un séquenceur et qui permettaient au groupe déviter de passer pour une pâle copie des formations phares du genre.
Ce fut ensuite au tour dUlrich Schnauss, autrichien dont le somptueux premier album nous avait pleinement emballé avant de clairement nous décevoir avec le second ; malheureusement, son set fut plutôt dans la lignée de ce dernier : platitude des mélodies, indigence des arrangements, absence flagrante de renouvellement dun titre à lautre et utilisation malvenue dune voix féminine. De plus, la configuration adoptée ne favorisa, selon nous, en rien une bonne appréciation de sa prestation : assis devant un clavier et ayant disposé, à main gauche, son laptop, lartiste lançait des séquences rythmiques (bien pauvres, voire navrantes, au demeurant) de son ordinateur et jouait frénétiquement de son clavier, tel un animateur de balloche en goguette. Si cette posture peut sembler être davantage intéressante pour le regard que le traditionnel laptop unique, elle traduisait en même temps une impression daccords plaqués au hasard et de morceaux « vite balancés » fort déplaisante.
Pour terminer, les écossais de The Zephyrs prirent place et durent tout dabord souffrir quelques problèmes techniques (tranche de micro non montée, sampler pas assez fort) avant que leurs chansons, petits bijoux slowcore, ne puissent prendre leur mesure. Cependant, alors même que la salle sétait déjà un peu vidée (passant denviron 120 à à peu près 80), on put vérifier que les anglais ne viennent, dans leur très grande majorité, en concert non pour écouter les artistes et groupes, mais pour discuter (couvrant même le chant de Stuart Nicol quand celui-ci se faisait calme) ou se montrer (cétait un assez impressionnant défilé de T-Shirts de groupes et labels tous plus indépendants les uns que les autres, à croire que le public sétait donné le mot pour concourir à qui aurait celui du groupe ou label le plus inconnu soyons de bonne foi, nous faisions aussi partie de ce lot-ci). Partant, lécoute du set de The Zephyrs fut loin dêtre optimale, seuls les trois ou quatre premiers « rangs » étant attentifs et on ne put saisir la pleine dimension de chansons qui, pourtant, conservèrent suffisamment de charme pour nous captiver.
le 29/05/2004