Festival La Bâtie 2004 : Sonic Youth / My Cat in an Alien

 date du concert

26/08/2004

 salle

Victoria Hall,
Genève

 tags

Festival La Bâtie 2004 / Sonic Youth / Victoria Hall

 liens

Festival La Bâtie 2004

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Première date de la nouvelle tournée européenne de Sonic Youth, ce concert est aussi la soirée d’ouverture du festival "La Bâtie" et a pour cadre le somptueux Victoria Hall de Genève : une salle de concert néo-baroque richement décorée du 19e siècle.

La première partie est assurée par My Cat is an Alien, deux frères originaires de Turin devenus en quelque sorte des protégés de SY : ils les rejoignent régulièrement à l’occasion des concerts piémontais et ont sorti un de leurs albums sur Ecstatic Peace, le label de Thurston Moore. Chacun dispose d’une guitare posée sur table et ils se partagent une batterie. Le premier assure la base sonore en heurtant les cordes de sa guitare et les lames d’un petit xylophone. Le second a un jeu plus visuel : il approche des jouets lumineux (sabre de jedi ou pistolet laser) des micros de sa guitare pour générer des vrombissements qu’il maîtrise à la façon d’un joueur de theremin. Malgré la joliesse et l’éclectisme des sons qu’ils donnent à entendre, l’ensemble manque de cohérence. Ils semblent ne pas prendre assez de recul pour s’écouter l’un l’autre et jouent au hasard. De plus, leur absence de technique est assez déroutante : aucun des deux n’arrive à faire résonner le fût de batterie sur lequel ils tapent. Au final leur prestation est sympathique mais ne suscite pas l’enthousiasme.

Les Sonic Youth prennent ensuite place dans un long bourdon de guitare que Jim O’Rourke crée caché en coulisses. Ils entrent assez vite dans le vif du sujet, à savoir présenter les morceaux de leur dernier album Sonic Nurse, en enchaînant I Love You Golden Blue et Stones, qui se caractérisent par une rythmique marquée, martelée et une voix caverneuse qui vient hanter le théâtre, à donner des frissons quand Kim Gordon s’en charge. Quand elle lève les bras en croix avec le grand orgue du Victoria Hall au fond de la scène derrière elle, elle ravive toute une imagerie gothique de film d’épouvante du meilleur effet. Sur le troisième titre, Pattern Recognition, Lee Ranaldo fait osciller sa guitare comme un pendule pour faire tournoyer son larsen, Jim débranche le jack de sa guitare et s’en contente pour jouer avec ses pédales d’effets, Thurston quant à lui escalade un mur d’enceinte en cherchant le plus de feedback possible avant d’aller s’affaler dans le public et d’y laisser sa guitare. Aujourd’hui les concerts de Sonic Youth commencent de la manière dont ils finissaient il y a 5 ou 6 ans, et cette évolution est loin d’être déplaisante. Ils tissent longuement des ambiances que les riffs reconnaissables de leurs chansons viennent tout à coup déchirer. Et même dans ces leitmotive, pas de place pour des mélodies trop douces, les sonorités tendent vers le hard-rock, et présentent la même réaction de rigueur que Experimental Jet Set... affichait après Goo et Dirty, il y a une dizaine d’années. Certains cycles se répètent. Ils enchaînent ensuite les récents Mariah Carey et Dude Ranch avec les plus anciens Burning Spear et Pacific Cost Highway, avant de conclure leur set principal par un Schizophrenia qui recueille l’enthousiasme du public. Ils reviendront d’abord pour un Rain on Tin, sorte de rock progressif mélodique qu’il aurait été difficile de mêler aux autres morceaux. Un deuxième rappel commence avec le vieux Xpressway to yr Skull pour s’achever dans un duo électronique : Jim agenouillé devant son pédalier magique et Thurston à cheval sur un ampli de guitare.

Bertrand Le Saux, Soizig Le Calvez
le 03/09/2004

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