Festival La Bâtie 2004 : Pan Sonic / Pixel

 date du concert

04/09/2004

 salle

Pont-Butin,
Genève

 tags

Festival La Bâtie 2004 / Pan Sonic / Pont-Butin

 liens

Pan Sonic
Festival La Bâtie 2004

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Les organisateurs du festival de La Bâtie semblent mettre un point d’honneur à investir des lieux insolites : le concert de ce soir a lieu au pont-butin, un ancien pont à deux niveaux (route en haut, voie ferrée en bas) où seules les voitures passent encore. C’est dans l’espace libéré par le chemin de fer, encadré par les arches du pont, que Pan Sonic doit jouer. Curieusement, on n’y entend aucun bruit provenant de l’autoroute urbaine d’au dessus.

Pixel, du label Raster-Noton, a pour mission d’ouvrir la soirée. Il s’y emploie tout d’abord avec des morceaux ouvertement dansants, basés sur leur seule rythmique. Puis son jeu s’étoffe peu à peu avec une touche plus électronica, des sons kawaï à souhaits qui viennent se mêler à la base dub minimale.

Pan Sonic commence très fort avec quelque chose qui ressemble fort à un décollage d’avion. Cela fait taire les bavards. Puis ils modulent lentement leurs sinusoïdes, les interrompant par de gros sons travaillés à l’effet flanger. Vaino et Vaisanen sont à l’image de leur musique : pas d’esbrouffe inutile. Ils sont concentrés sur leurs instruments, chacun regarde les mains de l’autre s’agiter sur les machines pour rester synchrone. Leur jeu scénique consiste à enlever sa casquette (il fait chaud) pour Mika Vaino, et à boire de temps à autres une gorgée de bière pour Ilpo Vaisanen. Les sonorités produites sont elles aussi réduites au minimum : on discerne l’unique fréquence de départ, ainsi que les différents effets qui lui sont appliqués (principalement pour la saturer). Cela donne le côté intransigeant de leur musique, une ambiance d’usine métalurgique. Le rythme qui mêle syncopes et répétitions suffit quant à lui à assurer que le spectateur est entraîné (d’ailleurs peut-être un peu contre son gré, il y a de quoi se sentir oppressé). Par rapport à leur derniere oeuvre, Kesto, ils donnent pourtant l’impression de moins rechercher le dénuement, et s’autorisent à mêler des fils musicaux qui pourraient constituer des morceaux uniques sur l’album. Comme tout de même il ne faudrait pas avoir l’air trop racoleur, ils ont la bonne idée de souvent laisser leur rythmiques s’effondrer dans un gros boucan noise.

Bertrand Le Saux, Soizig Le Calvez
le 10/09/2004

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