Dat Politics

 date du concert

18/09/2004

 salle

Dachstock Reitschule,
Berne

 tags

Dachstock Reitschule / Dat Politics

 liens

Dat Politics

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La Reitschule est une anomalie dans la ville de Berne. Ce fut une école de cavalerie, c’est aujourd’hui un bâtiment tagué du sol jusqu’en haut des toits, coincés entre des lignes de chemin de fer et des artères urbaines, qui abrite des bars et des lieux à vocation plus ou moins artistique. À partir de cinq heures de l’après-midi, la foule des rebelles suisses s’y agglutine pour y passer la soirée sans risque de gêner la tranquillité du voisinage, ce qui explique sans doute qu’un tel exutoire soit toléré dans la très propre capitale helvète. Le matin, sans le voile de l’obscurité, l’endroit est beaucoup moins glamour.

C’est dans la belle et grande salle sous les toits que Dat Politics doit jouer ce soir. Nous sommes samedi soir, et le public correspond à ce à quoi on peut s’attendre : chacun rivalise de branchitude, et la barre est placée très haut avec de jeunes gens très lookés qui s’effeuillent peu à peu et un champion de yo-yo acrobatique qui exécute des figures pour se donner une contenance. Un duo de DJ locaux mixe des disques, chacun alternant entre tenir son poste aux platines et aller saluer ses amis d’une grosse papouille sur la bouche (après renseignement, c’est la dernière mode en Suisse alémanique, mais ne vous avisez pas de le faire lors de vos vacances en Suisse romande). Pendant ce temps-là, on attend. Longtemps. Il est bien une heure quand les "dat politics" scandés par les ordinateurs annonce le début du concert.

À l’écoute de leur dernier album Go Pets Go, on a l’impression, comme à chacun des précédents, qu’ils sont exactement dans l’air du temps. Cela pourrait être un défaut, mais au contraire ils en profitent pour se situer toujours dans la mouvance la plus excitante du moment, que ce soit l’électronique pleine de bleeps avec A-muzik à la fin des années 90 ou la punkelectronica foutraque Tigerbeat6 puis Chicks on Speed. Mais alors, à chaque nouvelle étape, les morceaux précédents pourraient prendre un coup de vieux. En fait non, sur scène, les nouveautés se mêlent sans problème avec les morceaux plus anciens. Go Pets Go est poppy là où son prédecesseur était punky, les Dat Politics mettent l’accent sur les voix, souvent distordues, et proposent de vraies chansons. Leur musique est toujours ce mélange hétéroclite de bruitages joyeux, mais en plus ils racontent des trucs, pour un résultat pas trop éloigné de Kevin Blechdom.
À les voir re-créer leur musique devant soi, on se rend aussi compte que pas mal de gimmicks vocaux que l’on aurait pu croire enregistrés (quand ils sont utilisés comme n’importe quel autre son généré par l’ordinateur) sont en fait chantés en direct. Et derrière eux pendant ce temps, leur pote le dinosaure joue du clavier et se dandine dans des animations en flash. Il donne ainsi l’exemple au public, qui passé un petit moment de latence, s’est remis à danser voire à courir au rythme pataclop d’un cheval. Et le-dit public avait bien raison, car ce qu’on leur donnait à entendre était sautillant et dansant à souhaits.

Bertrand Le Saux, Soizig Le Calvez
le 04/10/2004

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