Infant

Soirée organisée par le label Musikexperience en ce samedi au Project101 ; en effet, après un séduisant premier album d’electronica sur Neo Ouija, c’est sur le label français qu’Infant sort son second long-format. Ce changement de structure s’explique en grande partie par la direction qu’Andrew Fearn poursuit à présent (mais de manière passagère, un retour à l’electronica « pure » est prévu) : folk minimaliste avec quelques très discrètes touches électroniques.

Curieux de découvrir cette nouvelle orientation sur scène, on se déplaçait donc plutôt confiant mais nous déchantâmes rapidement : comme on a déjà pu le constater avec d’autres artistes évoluant sensiblement dans le même univers musical (Davide Balula, par exemple), ces morceaux ne nous touchèrent pas et leur répétition eut même tendance à nous horripiler. Partant et alors que la formule guitare-voix nous paraissait de plus en plus insipide au fur et à mesure du set, on reporta son attention sur les textures qu’Infant envoyait de son MD ou l’utilisation par son compère d’une cymbale qu’il caressait d’un archet pour donner un peu de densité aux morceaux ou d’un mélodica qui offrait un petit espace de liberté à un ensemble qui commençait à sentir le renfermé. Pourtant, nous n’avons rien contre le slowcore ou la lo-fi, on est très souvent émus par des chanteurs s’accompagnant de leur simple six-cordes, mais leur voix est autrement plus signifiante et autrement plus attirante ; ici, nous n’irons pas jusqu’à dire qu’on a eu l’impression d’assister au caprice d’un musicien frustré de n’avoir pu, jusqu’alors, utiliser son organe vocal, mais il y avait un peu de çà. Vivement qu’Andrew Fearn revienne à la première « mouture » d’Infant !

François Bousquet
le 17/10/2004