11/11/2004
Point Ephémère,
Paris
Messer Chups / Paul Wirkus / Point Ephémère / Toma Burvenich
Suite au coup de foudre que nous avons eu en début d’année pour Inteletto d’Amore nous nous devions de venir au Point Ephémère ce soir pour découvrir Paul Wirkus en live, dans le cadre du festival Musiques Volantes. Une soirée organisée par la structure In Famous, qui nous proposait de découvrir le français Toma Burvenich en première partie, et le duo russe Messer Chups pour le décollage festif.
On arrive dans la salle alors que Toma Burvenich a déjà commencé son set. Il y a encore peu de monde présent, et nombreux sont ceux qui discutent au bar alors que le volume sonore de la prestation de Toma Burvenich est très bas. Assis derrière une table, une guitare posée devant lui, ce français actif depuis des années sur la scène rock improvisé de Metz, produit un drone aux subtiles variations. Nappe continue faite d’ondulations, la musique de Burvenich interpelle surtout par la manière dont elle est produite puisque l’artiste se contente de souffler sur les cordes de son instrument. Peut-être parfois c’est sa petite barbe qui vient frotter les cordes, mais toujours est-il que cette prestation dégage une sensualité qui sied parfaitement à la musique produite.
Un peu moins originale mais tout aussi contemplative, la deuxième partie de son set se composait de longues et lentes notes d’accordéon, provoquant une sorte de flux et reflux de nappes, plus varié que sa précédente prestation.
Une douce introduction à cette soirée qui s’enchaînait parfaitement avec la musique du polonais Paul Wirkus. Ayant adoré son album paru en début d’année chez Quecksilber, on ne fut pas déçu par ce concert très proche de l’album. L’attirail du polonais est somme toute assez sommaire, et nous laisse quelques doutes sur la part de travail effectuée en live : console de mixage, minidisc et quelques effets sont en effet suffisant pour reproduire l’album si tout est enregistré sur MD. On retrouve donc ses superpositions de nappes qui placent immédiatement l’auditeur en apesanteur, ses clicks qui nous chatouillent les oreilles, et ses lentes évolutions au second plan qui permettent de ne jamais nous lasser. On appréciera tout particulièrement le deuxième morceau (que l’on retrouve sur l’album sous le titre Blask), sur lequel le Polonais assure en direct les parties vocales. Une sorte de murmure à la fois doux et inquiétant qui se mariait parfaitement aux oscillations de basses nasillardes.
La suite fut dans la lignée de ces premiers morceaux, avec quelques titres un peu en dessous, moins linéaires, sur lesquels l’artiste essaye d’ajouter des éléments pas forcément bienvenus, rendant sa musique plus riche mais aussi plus abstraite.
Pour finir, la séquence rock’n roll de la soirée avec le duo russe Messer Chups, composé notamment de Lydia Kavina, petite fille de Léon Theremin. Cette petite précision a son importance quand on voit la façon dont elle utilise cet instrument, avec une dextérité impressionnante. Le revers de la médaille c’est qu’elle fait le spectacle à elle seule, et joue même avec un public quelque peu obnubilé par le jeu de la demoiselle. Quand à nous on se dira qu’il est un peu dommage de faire ce genre de musique quand on maîtrise un instrument de cette manière. Reprendre ou s’inspirer de musiques de nanard des années 50-60 qui utilisaient d’ailleurs souvent un Theremin dans leur bande son n’a aujourd’hui qu’un intérêt anecdotique. On quittera donc la salle après 2-3 morceaux.
le 27/11/2004