Autechre - Team Doyobi

L’attente est phénoménale mais ca y est, ils sont là, Autechre passe à Paris. Cela fait déjà quelques temps que l’on est surpris par le choix de la salle. Si le temple flottant des nouvelles musiques semble tout désigné pour les rois de l’electronica, sa capacité n’est pas à la hauteur de leur renommée et donc du public susceptible de se déplacer.
Le résultat était prévisible : un millier de personnes se présentera a l’entrée, mais les trois quarts resteront à quai, devant laisser passer un nombre impressionnant de journaleux et autres VIP....
L’achat d’une prévente nous assurera une place au chaud.

Déjà beaucoup de monde a l’intérieur alors que Russell Haswell est aux platines. Un début très électro indus assez déjanté du plus bel effet, de jolis sons, et une structure agréablement syncopée, puis passage a un gros rock-métal plutôt amusant parce que décalé.

C’est Team Doyobi qui assure la première partie devant un public distrait au début mais les deux jeunes artistes gagneront leur attention malgrès de sévères déconstructions. Leur set ira d’expérimentations très abstraites, à quelques passages plus communs et forts attachant dans un style electronica mélodiques, en passant régulièrement par la case mélodies naïves.
Une prestation en dent de scie qui a pour avantage de faire des pauses et de ne pas lasser le public au risque de dérouter un peu. Mais pour dérouter le public d’Autechre, il faut être motivé !!....

Russell Haswell revient une petite demi-heure le temps que Team Doyobi enlève ses ordinateurs recouvert d’autocollant, cette fois dans un style beaucoup plus techno, avec basse acid, efficace mais bien moins inspiré.
Il termine avec un titre ambient, notes de piano sur nappe synthétique du plus bel effet.
Autechre est déjà sur scène, caché derrière une montagne de machines....

Ils émergent et lancent les première notes. Rythmique soutenue et très répétitive, à laquelle répondent de petits claquements. On ne parlera pas de mélodie pour les sonorités métalliques en arrière plan, juste des sons qui ponctuent agréablement le morceau, aigües et trainant en longueur.
La dessus, un public en demi-teinte, certains n’hésitant pas à parler faisant preuve d’un certain manque de respect pour l’artiste et pour ses voisins, d’autres, des fans hardcore, réclamant le silence.
Le deuxième partie du concert sera plus intéressante, Autechre alignant 60 idées à la minute avec un travail phénoménal sur le son après avoir consacré une partie de leur carrière aux mélodies puis au rythmes. La rythmique ce soir étant il faut bien le dire plutôt fatiguante, avec le même son de martellement irrégulier pendant 1h30 de concert, n’ayant rien a voir avec les sonorités en arrière plan et dont la présence semble n’être que pour danser, mais le public ne suivra pas.

Un concert mitigé, où Autechre fait toujours preuve d’avance et de créativité, mais où le passage sur scène a de quoi laisser perplexe... C’est peut-être le but de leur musique...

Fabrice ALLARD
le 20/04/2001