06/11/2004
Duplex,
Genève
Quelques temps après la sortie de leur nouvel album Juxtaposition, Radian joue à Genève dans le cadre d’une mini-tournée dans les contrées germaniques. Le Duplex est d’ordinaire un espace d’art contemporain, et accueille en ce moment une exposition de photos de Kai Fusayoshi, qui saisit des instants de la vie de Kyoto depuis les années 60. C’est dans la mezzanine sous les toits, devant des murs recouverts de ces photographies que les autrichiens jouent ce soir.
Aux débuts de la formation, on voyait leur musique se mettre en place progressivement, passant d’une improvisation électronique à une électronica reposant sur de grosses lignes de basse. Aujourd’hui on a l’impression que cela ne bouge plus trop : tant sur disque qu’en concert, ils ont trouve leur formule, et la version 2004 ressemble à celle d’il y a deux ans. Ne boudons pas notre plaisir, c’est toujours aussi prenant et impressionant. Stefan Nemeth génère sur son synthétiseur des nappes de sons qui ressemblent à des souffles ou des grésillements et les fait tourner en boucle. Martin Brandlmayr ponctue cette base par ses rythmiques compliquées, qu’il effectue en écoutant au casque un rythme directeur. Enfin John Norman à la basse apporte une touche groovy qui se marie étrangement avec les sonorités arides des deux autres. Une bonne part de la fascination que provoque leur musique vient de là : le rythme accroche tout de suite l’auditeur alors que les sonorités austères devraient le faire fuir, ce qui crée une relation attrait/répulsion envoûtante.
Leur heure de jeu ne laisse pas tellement de place aux temps morts ou aux incertitudes. Concentrés, ils enchaînent rapidement les morceaux récents comme Tester ou Shift. Ce n’est qu’à la fin, quand tout s’est bien passé, qu’ils se décrispent, et consentent à s’agiter sur leurs propres rythmes.
le 05/01/2005