Kim Hiorthøy / Two Lone Swordsmen

 date du concert

29/01/2005

 salle

Petrol,
Anvers

 tags

Kim Hiorthøy / Petrol / Two Lone Swordsmen

 liens

Two Lone Swordsmen
Kim Hiorthøy
Petrol

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Même en plein hiver, les Liégeois sont motivés et n’hésitent pas à effectuer 130 km de route lorsque le programme en vaut la peine, fût-ce en pleine nuit. Nous étions ainsi une dizaine, dont certains avaient préalablement assisté au deuxième soir des Nachten, traditionnelle manifestation musicale anversoise de la fin janvier, à nous retrouver sur le coup de minuit dans ce nouveau haut lieu de la vie nocturne branchée de la métropole flamande qu’est le Petrol. Vaste salle aménagée dans un entrepôt sur les docks, en bordure de la ville, cet endroit s’avère tout à fait digne d’accueillir des concerts intéressants. Espérons que ses promoteurs, l’association 5 voor 12 (déjà responsable du succès des Ten Days Off gantois en juillet) veilleront à faire des choix pertinents et ne se laissent pas exclusivement guider par la rentabilité facile.

Peu après notre arrivée, Kim Hiorthoy s’installe derrière son pupitre sur la petite scène installée dans le premier espace, non loin de la guérite du DJ, disposée en plein milieu, où le résident Louis Katorz a terminé son warm-up de belle manière avec l’intemporel Behind the Wheel de Depeche Mode. Nous étions curieux d’entendre à quoi ressemblait la musique de ce Norvégien, l’un des piliers du label Smalltown Supersound, également graphiste pour Rune Grammofon. La tonalité fut d’emblée assez festive, ne rebutant dès lors pas les nombreux clubbers présents.
Les rythmiques, pour martiales qu’elles soient, évitent le piège de la lourdeur, étant principalement composées de samples de batterie et de guitare, avec adjonction de kicks intelligemment utilisés. Là-dessus, Kim lance des mélodies synthétiques en lignes claires, qui sont autant de clins d’oeil ludiques à la pop d’il y a 20 ans. La combinaison prend bien et le set, malheureusement fort court (35 minutes) se révèle très sympathique, bien que nullement révolutionnaire ni vraiment marquant. La gestuelle de Kim lui-même est assez étonnante, ce garçon semblant monté sur des ressorts et accompagnant chaque variation de sa musique de vigoureux hochements de tête (laquelle se trouve masquée derrière ses longs cheveux blonds) qui se termineront en véritables bonds de cabri, manière dont il quittera du reste la scène.

Après un intermède délivré par Louis Katorz et se terminant cette fois par Cars de Gary Numan, le rideau installé au milieu de la salle s’ouvre pour laisser accès à l’espace situé devant la scène principale. Tout bénéfice pour les clubbers qui peuvent s’ébrouer à leur aise. Sur le coup de 1h20, Two Lone Swordmen s’installe. Nous nourrissions quelques pressentiments eu égard à la nouvelle direction empruntée par le groupe d’Andrew Weatherall depuis leur dernier opus From the Double Gone Chapel mais étions cependant impatient d’applaudir ce grand monsieur.
Force est de le reconnaître, ce concert aura été décevant. Est-ce l’heure tardive de leur entrée en scène ou la révélation d’une congénitale nonchalance, toujours est-il que les musiciens, à commencer par Weatherall lui-même, n’avaient l’air ni motivés ni inspirés. Le collectif, l’un des fers de lance de Warp, semble avoir relégué son passé électronique touffu au profit d’une relecture assez vaine du son punk/new wave. La démarche peut déjà être questionnée, mais si c’était pour y apporter quelque chose, une vitalité neuve, nous dirions soit.
Or, de vitalité, point ne fut question ce soir. Les rythmiques sont certes agréables et parfois percutantes - mention spéciale au jeu de batterie, précis et nerveux -, mais cela reste trop basique pour nous séduire et surtout, Andrew Weatherall n’a pas eu l’idée du siècle en se mettant au micro. Il aurait dû, à notre avis, continuer à user de ses mains d’or derrière les consoles de production et de remixage et laisser son piètre organe vocal au placard. Le taux d’alcool prononcé ne l’a pas aidé ce soir et, qu’il s’affale sur le micro, s’enfile une rasade de cognac (une première sur scène, sauf erreur, en ce qui nous concerne) ou qualifie l’assistance de ’wankers’, ce monsieur, en dépit de l’immense estime dont il jouit certainement par ailleurs, ne s’est pas grandi ce soir. Ni son groupe en délaissant les percutantes excursions électroniques de Stay Down ou Tiny Reminders au profit de divagations guitares-batterie écoutables mais sans réel intérêt.

Nous nous remettons de notre déception en profitant pendant une grosse heure de l’efficace mixture électro-techno-pop-rock de Louis Katorz avant de reprendre vaillamment la route sur le coup de 3h30.

Gilles Genicot
le 30/01/2005

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