Sébastien Roux + Greg Davis

 date du concert

06/02/2005

 salle

Purple Institute,
Paris

 tags

Greg Davis / Purple Institute / Sébastien Roux

 liens

Greg Davis
Purple Institute

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Bien qu’annoncé la veille, la date parisienne de la mini-tournée européenne de Greg Davis et Sébastien Roux avait réussi à attirer une quarantaine de personnes, en ce dimanche soir, au Purple Institute. Ayant déjà vu les deux artistes, nous nous rendions ce soir à la petite salle de la rue Pierre Dupont principalement pour voir leur collaboration.

C’est Sébastien Roux qui ouvrit les débats, peu avant vingt-et-une heures. Sur des vidéos tournées à bord d’une voiture vagabondant en pleine campagne, de nuit, le musicien français mit en place des nappes lancées de son laptop (point de guitare avec lui, comme c’eut pu être le cas les autres fois où nous le vîmes) : d’abord presqu’imperceptibles, faites d’un simple micro-larsen, elles se densifièrent peu à peu, incorporant davantage de sonorités. Apparemment majoritairement issues d’une guitare jouée à l’archet, celles-ci emplirent bientôt toute la pièce et chacun put s’en délecter et trouver en elles le réconfort nécessaire à la vue des images quelque peu inquiétantes évoquées plus haut. Bercée par ce drone-ambient du plus bel effet (qui nous proposa même des passages plus mélodiques avec intervention pré-enregistrée d’une guitare acoustique pincée ou plus electronica avec une cascade de petites notes), l’assistance ne sortit de son doux rêve qu’à la fin de cette petite demie-heure de set.

Greg Davis vint ensuite rejoindre Sébastien Roux pour un duo de laptop. Même s’il était peu aisé de reconnaître les apports respectifs de chacun, on mit sur le compte du Français les nappes composites et sur celui de l’États-Unien les clicks’n’cuts et sonorités sombres. Alors que les vidéos exploraient l’intégralité du champ lexical de l’eau (banquise fondue, vagues, torrents, paysages enneigés, nuages, gouttelettes prises au microscope, lac ensoleillé, pluie), les musiciens variaient les ambiances, passant d’une atmosphère presqu’inquiétante à un passage plus mélancolique (guitare réverbérée très détachée, petites notes cristallines) avant d’aller vers une ambiance plus désinvolte (arpège acoustique entraînant) ou un passage quasi saturé (comme si plusieurs harmonicas ou accordéons jouaient ensemble). Très réussi, leur prestation maria donc textures complexes et légèreté mélodique avec une grande aisance, si bien que l’on regretta qu’elle ne dura qu’une demie-heure.

Enfin, Greg Davis clôtura la soirée par un set en solo. Pendant que la vidéo nous projetait des kaléidoscopes sans grand intérêt, l’artiste états-unien réalisa une prestation très en retrait de ce qu’il avait l’habitude de nous offrir : glitchs épars, textures quasi inexistantes et minimalisme exacerbé pour un résultat plus proche du travail sonore (on aurait cru qu’il réglait ses différents logiciels) que d’un véritable ensemble musical. Au bout d’une dizaine de minutes, une structure faite de captations urbaines (bruits de métro, bribes de voix) fut mise en place et vite rejointe par une note aiguë continue, entre drill-electronica et micro-larsen. Intégrant ensuite des samples de harpes mêlées à des bruits de gouttière, la musique de Greg Davis se fit plus convaincante mais repartit vite dans un minimalisme trop sec pour pleinement nous intéresser.

François Bousquet
le 09/02/2005

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