Audrey / Crêvecoeur

 date du concert

19/02/2005

 salle

Trocadéro,
Nancy

 tags

Audrey / Mire Kay / Trocadéro

 liens

Audrey
Mire Kay

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Décidément, l’escapade nancéenne va devenir un passage obligé du troisième week-end de février. En effet, après Gregor Samsa l’an passé, ce sont les Suédoises d’Audrey qui honorent la cité lorraine de leur venue pour leur seule date française.

Auparavant, la scène du Trocadéro, bar-billard sympathiquement cosy (mezzanine, fauteuils confortables), vit se produire Crêvecoeur, groupe local oscillant entre country folkisante et post-rock cinématographique. Formé d’un duo de base (chacun ayant une guitare et jouant sur divers éléments de batterie), le groupe accueillit une violoniste et un trompettiste sur certains morceaux. Pendant qu’un film et des diapos étaient projetés derrière eux, les musiciens superposaient boucles de guitares et passages samplés avant de s’adonner à une rythmique plus enlevée, soulignée par l’entraînante trompette. Après un set d’une petite heure au cours duquel ils firent sauter les plombs du bar, Crêvecoeur furent salués par des applaudissements mérités.

Quelques instants après, c’est au tour d’Audrey de prendre place. Dès le premier titre, le charme de la musique des quatre Suédoises agit : violoncelle envoûtant, section rythmique structurante, ligne de guitare claire et chant captivant. A mi-chemin entre post-pop et slowcore, la formation possède la particularité de voir ses quatre membres alterner au chant principal : pour chaque morceau, c’est l’une des quatre jeunes femmes qui officie, les autres faisant les chœurs ; ou quand démocratie et renouvellement de l’écoute vont de pair. Après deux morceaux que l’on découvrait, vint le temps de Box and Fights, morceau qui ouvre le second EP du groupe et petit bijou du genre : mélodie enveloppante, voix susurrante, chœurs évanescents, batterie caressante. Le reste du set fut dans la lignée de cette implacable réussite, on y repéra notamment des harmonies vocales impeccables (Lettin Go) ou un lumineux violoncelle (Mecklenburg), avant de parvenir à un rappel (Part II) où piano et batterie se taillèrent la part du lion dans un titre à la tension continuellement palpable mais en permanence retenue, le groupe flirtant savamment avec la frontière entre apaisement et éclat. Malgré le froid et la neige, notre retour pédestre jusqu’à la demeure de notre hôte lorrain se fit, par conséquent, avec le souvenir qui sera, sans doute aucun, durable, de cette prestation à la grâce peu commune.

François Bousquet
le 23/02/2005

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