(12k / Import)
10/05/2019
Rock
12k / Acoustique / M. Grig
Après plusieurs parutions uniquement digitales, M. Grig voit son premier véritable long-format publié en support physique par 12k, label qu’on sait attentif aux nouveaux-venus, même quand ils opèrent dans un champ un petit peu extérieur au terrain traditionnel d’expression de la structure de Taylor Deupree. En effet, M. Grig nous offre ici huit morceaux acoustiques, composés à partir d’interventions de dobro, guitares sèche, lap steel et pedal steel. Sans surprise, dans ce contexte instrumental, on apprendra que l’États-Unien a écrit cet album en se remémorant les lieux où il vivait enfant, marqués par des espaces rocheux (falaises, collines) propres à susciter l’imaginaire.
Avec la mise en place de nappes et field recordings, sur lesquels viennent donc se greffer les cordes pincées des guitares, le musicien fait naître des sentiments vagabonds chez son auditoire. Pour autant, Michael Grigoni n’abuse pas trop de la réverbération, ni des effets, préférant simplement jouer sur la résonance et le dépouillement de ses morceaux, suffisants, par eux-mêmes, à laisser divaguer l’esprit, légèrement bercé. Si le schéma mis en place dès l’ouverture du disque ne varie guère, on peut aussi constater que l’États-Unien a trouvé son style et le déploie tout au long de la quarantaine de minutes de Mount Carmel, sans verser dans le démonstratif (aucun galop des doigts sur les manches des instruments, aucune surenchère ou superposition de lignes de six-cordes) ni, à l’autre bout du spectre, l’ascétisme (les guitares sont présentes sur chacun des titres).
Discret, humble et honnête, ce positionnement s’avère alors tout à l’honneur de M. Grig qui peut même, en fin d’album, aller susciter une petite émotion, caressant habilement l’oreille de son public avec des notes plus rapprochées (H) ou l’apparition de notes plus ouatées (Response).
le 10/07/2019