04/06/2005
Planétarium,
Cité des Sciences, Paris
Nouvelle session Starball, avec une programmation cette fois un peu plus grand public puisque c’est I:Cube qui ouvrait celle-ci vendredi. Si l’on avait plutôt bien aimé son album Adore, on l’avait un peu lâché par la suite. Dimanche, un violoncelliste membre de Bumcello, et Andy Moor, membre de The Ex, ne nous inspirent guère. On ne fera donc que cette soirée, mais les deux concerts, avec dans un premier temps Bernard Parmegiani.
En fait on n’avait jamais vraiment vu un concert de Parmegiani. La première fois au festival ATP, nous étions arrivé pendant son concert, sans trop comprendre ce qui se passait, et on était donc passé à côté. La deuxième c’était Peter Rehberg qui s’appropriait l’oeuvre de Parmegiani pour composer une nouvelle pièce.
Une fois la voûte céleste éclairée, Parmegiani nous annonce en quoi va consister ce concert. Deux pièces, Sonare puis La mémoire des sons, datant respectivement de 1996 et 2001 pour une durée d’environ 25mn chacune.
Sonare se compose de cinq mouvements, et le premier débute à la manière un peu "mode" de n’importe quelle morceau de laptop music actuel, à savoir une mélodie, un air populaire de piano subissant des effets de hachage et micro-boucles. Des mélodies cristallines s’opposent à de profondes basses acoustiques pour un résultat pas si abstrait que ça, et presque accrocheur. Le deuxième mouvement met en scène un violon un peu fou, lançant des phrases de musique classique contemporaine et de brèves séquences de boucles pour un résultat peut-être un peu plus classique mais très vivant.
La suite semble lier plus encore l’acoustique et l’électrique avec des bourdonnements d’électrons et d’incisifs claquements, aussi bien sur des cymbales que sur les cordes d’un piano avec toujours de grands élans et des plages plus posées où les sons délivrent tout leur potentiel. Comme une synthèse de tout cela, la dernière partie était composée de sonorités qui tenaient autant de l’électronique que de l’acoustique, avec encore de grands lancements sonores plutôt abstraits.
La deuxième pièce était donc La mémoire des sons et donnait d’abord l’impression d’être très concrète en racontant une histoire : souffles, bruit de foule, puis cloches qui sonnent, vent, avant que n’apparaissent des éléments plus "musicaux" comme des nappes de violons. Après l’air, il nous évoquera le feu avec des crépitements, puis l’eau, comme si la pluie tombait sur un étang, et ces éléments se mêleront ensuite à la musique, des résonances métalliques, des sifflements aigus, des chuintements colorés, créant une lente poésie sonore et bucolique qui ne pouvait trouver meilleur décor que cette voûte étoilée.
Pour revivre cette petite heure de concert, on notera que ces deux oeuvres sont disponibles sur disque, édités par l’Ina-GRM.
le 05/06/2005