04/06/2005
Planétarium,
Cité des Sciences, Paris
Après Parmegiani à 20h, et une virée dans le quartier afin de combler un petit creux, nous voici de retour au Planétarium de la Cité des Sciences pour le concert de Mira Calix. Finalement on l’aime bien cette petite Anglaise, avec ses ritournelles maladroites qui font tout son charme. On l’avait ratée quelques mois plus tôt au Triptyque, mais c’est sans aucun regret puisque l’on allait profiter ici de conditions d’écoute exceptionnelles.
On est tout de suite conquis puisque comme bien souvent, les artistes s’adaptent au lieu et proposent une musique réellement faite pour une écoute attentive, ou pour le rêve en mettant en avant leur penchants ambient. Comme Parmegiani juste avant, Mira Calix essaye de nous transporter en pleine campagne, et sous le ciel étoilé ce sont des chants de cigales et autres insectes qui posent un délicat tapis de souffles, chuintements et gazouillis. Une nappe mélodique, simple mais parfaitement à sa place, tourne en boucle, s’élève doucement, se décompose et finit de nous transporter. On est fort agréablement surpris, l’Anglaise semble avoir nettement gagné en assurance, et son concert n’est entaché d’aucun accroc.
Elle enchaîne avec un passage beaucoup plus expérimental, abstrait, proche d’une musique concrète, mêlant encore bruits d’insectes, passage d’avion, sonorités inquiétantes et mélodies anodines. Pas inintéressant, et d’ailleurs parfaitement maîtrisé, ce genre de passage contribuait malheureusement à déconstruire son set, et nous faisait régulièrement sortir de notre envolée céleste.
Ces quelques tentatives expérimentales servaient aussi en quelque sorte d’interludes entre deux morceaux plus classiques, d’electronica gracile intégrant parfois même quelques sonorités acoustiques nous faisant agréablement penser à Un Caddie Renversé dans l’Herbe (glockenspiel, kalimba), ou de pop avec une voix feutrée accompagnée d’un piano et d’une rythmique boiteuse.
Elle nous offrira enfin un morceau de toute beauté, composé d’un piano hypnotique, d’une mélodie électronique délicate, le tout étant bientôt emmené par une rythmique puissante et carrée.
En sortant du Planétarium on se dira que la construction de son set nuisait un peu à sa musique, mais cela reste un bon concert, avec une artiste qui joue sur d’autres types de contrastes que l’habituelle rythmique syncopée et mélodie mélancolique, mettant en avant une sensibilité toute poétique.
le 06/06/2005