Les Mystères de l’Est : Andrey Kiritchenko / NPLMD / PalSecam Vs Itoa

 date du concert

16/06/2005

 salle

Point Ephémère,
Paris

 tags

Andrey Kiritchenko / PalSecam / Point Ephémère / Soirées Mystères de l’Est

 liens

Andrey Kiritchenko
PalSecam
Soirées Mystères de l’Est
Point Ephémère

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Les Mystères de l’Est, c’est une soirée organisée conjointement par les associations Kokeko et In Famous, dont le but est de faire découvrir la scène musicale des pays post-communistes.

La soirée commence avec Palsecam Vs Itoa. Palsecam et Itoa sont en fait deux collectifs polonais, représentés ce soir par leurs deux principaux membres, à savoir Zenial pour Palsecam et Giku pour Itoa. On sera très vite séduit par leur musique, débutant par une ambient lunaire parsemées de voix et petits borborygmes numériques. Le souffle devient bruit, des bips et ronronnements semblent sortir d’antiques machines électroniques, imprimantes, sonars, et des crissements stridents finissent d’apporter une teinte industrielle à leur musique. Mais le bruit finit toujours par s’organiser, des boucles mécanico-bruitistes se superposent et construisent des grooves robotiques qui ne sont pas sans rappeler Pan Sonic. Efficacité redoutable, hypnotique et (presque ?) dansant, dont on pourrait reprocher, si l’on cherchait la petite bête, le systématisme : toujours plus ou moins la même construction, le même genre de sonorité, et un usage redondant et un peu facile de filtres mais qu’importe, le plaisir était là, à la fois provoqué par la découverte et les sensations provoquées par la musique des deux polonais.

On enchaîne rapidement avec le tchèque NPLMD, projet solo du fondateur de groupe noise-indus Napalmed. On reste d’ailleurs dans le domaine avec un concert qui nous rappellera, dans sa forme du moins, la prestation d’Emmanuel Ferrand lors de la deuxième édition du festival Octopus, dans cette même salle en début d’année. Une grande table recouverte d’objets plus proches de la décharge publique ou d’un stock de ferrailleur que du studio numérique high-tech. Des ressorts, armatures métalliques, et autres objets du quotidien, la plupart affublés de capteurs, servent de source sonore. Ils sont frappés violemment, maltraités, et le son produit passe dans diverses pédales d’effets pour être déformé, ou pour sélectionner ce que l’auditeur doit entendre. Si l’on est d’abord amusé par la folie et l’énergie déployée par NPLMD, on trouvera son set un peu long pour ce genre de musique. Un passage fort intéressant sur la fin, lorsqu’il calma le jeu, nous laissant à penser que le concert se terminait, perdit tout son effet quand il reprit son jeu pour un final moins convaincant que le reste du concert.

On se déplaçait ce soir principalement pour Andrey Kiritchenko qui vient de sortir le magnifique True Delusion conjointement chez Spekk et Nexsound, son propre label. Il se trouve que l’Ukrainien peut produire d’un disque à l’autre une musique complètement différente, et malheureusement pour nous son set n’avait pas grand chose à voir avec son dernier album. Après nous avoir fait penser à Jason Kahn en travaillant sur la résonance d’une timbale, les machines prennent le relais avec des boucles rythmiques assez banales, quelques bruitages superposés, mais un concert bien en deçà de son album et de nos espérances.
A vrai dire nous n’avons pas bien compris le sens de cette prestation. D’accord il jouait en dernier, mais il n’y avait pas un DJ qui allait enchaîner, aucune obligation de faire danser un public qui n’était d’ailleurs pas vraiment venu pour ça. De plus les deux précédents concerts étaient tout à fait expérimentaux et un set dans la lignée de son dernier album aurait logiquement conclu cette soirée.
Déception donc pour ce dernier concert, mais on se consolera en ré-écoutant son album et on repartira avec deux albums de Zenial.

Fabrice ALLARD
le 03/07/2005

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