05/07/2005
Glassbox,
Paris
Première visite en ce qui nous concerne à Glassbox, à côté du Nouveau Casino pour un concert d’un tout autre style. Glassbox est une galerie, et c’est la première fois que l’on y voit un concert, mais peut-être pas la dernière, du moins on l’espère. Ce soir, on se déplace pour voir Secret Mommy dont on avait chroniqué l’album paru chez Orthlorng Musork, avec en première partie Aelters, par ailleurs membre des Dat Politics. Une affiche on ne peut plus logique, puisque sachant que Aelters est remercié sur les notes de pochette de l’album de Secret Mommy, on devine que le lien entre les deux artistes va au delà d’une même famille musicale.
Il est un peu plus de 21h quand Aelters commence à jouer. Les spectateurs alors sortis boire leur bière rentrent dans la salle à la configuration originale : un carré aux murs blancs, occupé au centre par l’escalier d’accès. Le concert se déroule alors sur un côté de ce carré, presque dans un couloir, mais on est assis, le public est plutôt attentif, et le son est excellent. C’est donc dans de bonnes conditions que l’on aborde ce concert de Aelters qui nous surprendra. Notre dernier souvenir de la musique du français remonte à un concert au Batofar, il y a bien longtemps. Nous avions alors un peu de mal avec l’aspect ludico-bricolé de sa musique alors fort abstraite. Du coup on était surpris ici par ses rythmiques carrées, franches et efficaces, produisant un set finalement très dansant, même si le lieu ne s’y prêtait pas. On retrouvait par contre cet esprit ludique et bricolé dans les sonorités (de jeu vidéo), les mélodies (légères et directes), la composition (musique syncopée produisant une impression de hoquet) pour obtenir au final une musique à l’esprit pop, directe et facile à appréhender, faite pour danser le sourire aux lèvres.
Cette nouveauté fut pour nous une bonne surprise, avec l’impression de redécouvrir un artiste que l’on connaissait pourtant déjà un peu et qui a su évoluer tout en gardant sa marque de fabrique.
Après le petit quart d’heure nécessaire pour prendre un verre, on reprend place pour le concert de Secret Mommy. Le frêle canadien prend place derrière son laptop et commence par se présenter : "Hello, je m’appelle Secret Mommy, de Vancouver, Canada, I don’t know french very well, je m’excuse". Ça commence plutôt bien avec cette alternance d’anglais et de français qui est en fait samplée en direct et avec laquelle il joue pour débuter son concert : phrases découpées, hachées, syncopée forment une belle introduction à sa musique. On n’est pas très loin de Aelters, la musique du canadien est dans le même esprit, joyeuse et sautillante, les rythmiques toutes aussi efficaces, mais Secret Mommy produit de véritables tubes d’électro-pop instrumentale, un croisement entre Aelters et Hypo quand le barrissement d’un éléphant sert à construire une mélodie soyeuse. Le Canadien travaille d’ailleurs plus sur le sampling, intégrant régulièrement des voix trafiquées qui semblent sorties d’un dessin animé et servent parfois même de chant, ou, de façon régulière, des cris d’animaux, éléments que l’on retrouve sur son album Mammal Class. Un live efficace d’une trentaine de minutes, véritable croisement entre impro et son album.
le 08/07/2005