27/02/2001
Métafort,
Aubervilliers
Gel : / Jazzkammer / John Hegre / Métafort
Direction Aubervilliers pour une nouvelle séance d’écoute proposée par le Métafort, avec ce soir les concerts de Gel : et Jazzkammer.
On avait déjà remarqué Gel : à la Maroquinerie en Novembre dernier en première partie de Low devant un public pas toujours respectueux de l’artiste. Ce soir il y a moins de monde, mais les gens se sont principalement déplacés pour Gel :, accompagné pour l’occasion de Toma Fernier.
Cachés derrière leurs machines, les deux jeunes compositeurs jouent une musique douce et poétique pourtant construite sur des cassures, des rythmiques concassées, des petits bruitages et autres erreurs réjouissantes de l’électronique. Mais c’est sans compter sur la beauté de ces mélodies, simples et agréables.
Classé dans la famille electronica, Gel : a tout de même comme particularité d’appuyer ses morceaux sur des sonorités très classique, très souvent a partir d’un piano. Les mélodies sont découpées, hachées, puis recollées dans un désordre finalement cohérent, ou mises en boucle (parfois un peu trop longtemps si l’on voulait faire un reproche).
Difficile de dire qui fait quoi des deux artistes présents, mais Toma Fernier a l’air d’ajouter des bruitages électroniques, sons concrets et rythmiques aux mélodies de Gel :.
On remarquera un superbe dernier morceau mais un peu trop facilement assimilable a du Autechre ou Funkstorung (exactement la même rythmique).
Un très bon concert celà dit, d’environ 40 minutes.
15 minutes de pause et on enchaine avec Jazzkammer, duo d’improvisation plutot inconnu. Il suffira de jeter un oeil au programme pour apprendre qu’ils sont Norvégiens, qu’ils ont sorti l’album The comfort of Objects avec Helge Sten que l’on a vu au Batofar lors de la soirée Rune Grammofon (pendant le festival Batofar cherche le Nord) puisqu’il s’agit de Mr Deathprod, également l’un des membres de Supersilent.
Aidé de deux ordinateurs portables, un sampler, une table de mixage et quelques effets, il vont démarrer leur set comme du Pan Sonic : sons bruts, minimaliste, et puis petit a petit apparition de déchirements, une basse ressemblant au ronronnement d’un appareil électrique, etc... Et puis très vite, les sons se transformant on arrive a une grosse texture sonore, comme un souffle énorme dans un micro, emportant tout sur son passage. Au milieu de la tempête une multitude de petits bruitages, de zigouigouis, piaillements, tentatives de mélodie a base de basse, etc... ca dure longtemps, le public se décourage et s’enfuit petit a petit.
Dommage car une fois le calme revenu, on aura droit a deux autres mouvements : un premier uniquement basé sur une sonorité de déchirement/concassage, toute la réussite résidant dans la gestion de la durée des sons et des silences, créant ainsi une rythmique subtile, se transformant petit a petit vers un son grinçant, à rapprocher du sifflement d’un ballon de baudruche.
Quand les lumières se rallument il n’y a plus grand monde dans la salle où le public était déjà épars.
le 01/03/2001