Silencio

 date du concert

18/09/2005

 salle

Project 101,
Paris

 tags

Project 101 / Silencio

 liens

Silencio
Project 101

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Après la soirée EtherREAL il y a tout juste un an, Silencio revenait au Project 101 cette année pour nous présenter leur nouvel album, Grünezeit, sur le label belge Carte Postale Records.

Le duo prend place derrière la console du Project 101, deux laptops déployés, tandis qu’eux sont cachés derrière, l’un à la guitare, le second au clavier. Ça commence par quelques bruitages, souffles, puis les notes de piano éparses éclatent, lumineuses comme les raies de lumière qui se faufilent entre les branches de la pochette de l’album. Difficile de ne pas penser à Brian Eno en entendant cette intro contemplative qui marque aussi la cassure avec le premier album, même si ce dernier, en fin de parcours, tendant à amorcer ce virage mélodique. On se laisse gentiment bercer, puis surprendre par l’arrivée de la guitare, tout aussi lumineuse, mais aussi parfait complément.
Après une telle intro, on se dit que le groupe a atteint une certaine maturité, même s’il doit encore se détacher de certaines influences trop marquées, mais la suite nous réservera aussi quelques surprises. Les deux hommes passent au laptop, et tout se complique. Ça part bien, on reste sur ces notes de piano et les éléments ambient reviennent pour reprendre leurs droits et nous rappeler que Silencio c’est aussi ça. Si la transition se fait, il est vrai, parfaitement, il nous sera un peu difficile, après une telle entrée en matière, de revenir à des nappes et textures abstraites et sombres, donnant une impression de flottement, lâchant l’auditeur dans leurs méandres semés d’embûches. Les embûches, il devront aussi y faire face, avec quelques problèmes techniques. On est d’abord étonné par ces crissements en plein milieu de jolies nappes de choeurs, puis on les trouvera finalement originaux, pas forcément gênants, jusqu’à ce que ce soit les laptops qui se mettent à avoir le hoquet. Moment de panique, brusque descente du niveau sonore, les machines font valoir leur droit et viendront régulièrement se faire remarquer, même si cela n’était pas toujours gênant pour le public. Succession de nappes, eau qui coule dans une ruelle mal famée, mélodie de flûte chaotique, choeurs fantomatiques, souffles, tels sont les éléments qui composaient le gouffre dans lequel le public se vit happé.
Pour finir, joli retour aux mélodies, excellent équilibre des nappes mélancoliques et notes de guitare, et conclusion par les Larmes du mois d’aout, l’un des plus beaux morceaux de Sehnsucht, leur premier album.

Finalement un bon concert, même si un peu gâché par quelques déconvenue d’ordre technique...

Fabrice ALLARD
le 26/09/2005

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