23/09/2005
Project 101,
Paris
Dinahbird / Project 101 / Won
On découvrait Won, le projet de Sébastien Llinares, il y a un peu plus d’un an, lors des Siestes Électroniques toulousaines. C’était alors un véritable coup de foudre, et nous étions de la retrouver ce soir au Project 101, alors que l’on disait il y a un an que la finesse de sa musique mériterait un cadre plus intime.
La soirée commencera en fait par un set live/DJ de Dinahbird dans un registre que l’on attendait pas. Cette jeune femme, membre de l’équipe du Project 101, nous proposait là un concert fait de nappes ambient soyeuses, extraits de disques (on reconnaîtra au passage un morceau d’AGF), et des voix, probablement tirées de films, reportages, peut-être même des enregistrements sauvages, donnant au final l’impression de vivre une véritable histoire. On écoutera il est vrai d’une oreille un peu distraite, mais ce qu’on entendit ce soir nous donna envie de renouveler l’expérience.
Won ne tarde pas à s’installer derrière une table recouverte de matériel : table de mixage, sampler, boite à rythme, quelques effets et bien sûr sa guitare. On n’a bien sûr pas l’effet de surprise de la première fois, mais on a plaisir à retrouver ses petites mélodies de sonorités acoustiques, comme les divers tintements de cloche qui compose la première pièce. L’électronique s’installe petit à petit, d’une façon peut-être un peu plus classique, construisant des ambiances sur des bruitages, ou une rythmique à partir d’une boite à rythme sur le deuxième morceau. Très beau, et reposant en grande partie sur la finesse d’une mélodie de guitare. Ce concert confirmera ensuite les références que l’on citait l’an dernier, à savoir Un Caddie Renversé dans L’Herbe, aussi bien dans le choix des sonorités utilisées, que dans cette impression de saccade qu’il donne à ses compositions. Il se démarque toutefois de l’Espagnol par une instrumentation plus riche (utilisation régulière de la guitare, apports électroniques expérimentaux), et moins axée sur cet aspect "world".
Pas forcément facile de parler de cette musique qui ne répond à aucune définition, que l’on pourrait qualifier d’electronica à guitare, de pop instrumentale avec tous ces morceaux de 4 minutes, tous aussi immédiats les uns que les autres, d’expérience électro-acoustique sortie du GRM, sans parler d’influences world, ou blues qui semblent poindre parfois. Particulièrement soigné, il s’agissait là d’un concert de "jolie musique" que l’on vous invite à découvrir lors d’un prochain concert.
le 29/09/2005