15/10/2005
Échangeur,
Bagnolet
Nous voici donc de retour à l’Echangeur pour la deuxième soirée à l’occasion des 25 ans du groupe. On prend la liberté d’arriver un peu plus tard sachant que le premier concert ne débutera pas avant 21h, et on est étonné de voir qu’il y a vraisemblablement moins de monde que la veille. Peut-être quelques déçus qui ont décidés de ne pas revenir....
Comme prévu, c’est The Silverman qui ouvre la soirée un peu avant 21h, et effectivement, c’est un public relativement épars qui a déjà pris place dans la salle. On en profitera pour rejoindre les fans aux premiers rangs. On a d’abord l’impression d’une redite de la veille puisqu’à l’image du solo de Ka-Spel accompagné par The Silverman, celui-ci assure son concert en compagnie du charismatique chanteur des Dots. Si l’on était en droit d’être un peu inquiet après les accords et arpèges un peu faciles de la veille, nous fûmes bien vite rassurés par la teneur de ce set. Une musique ambient complexe où se superposent divers éléments, nappes fantomatiques, résonance de cloches, bleeps de machines et de nombreux sons concrets et field recordings, élaborant ainsi une ambiance à la fois douce et sombre. Plus tard, quelques notes de guitare apportent une magnifique mélodie, une boucle de basse nous fait replonger dans un univers inquiétants où des voix se croisent, et on flirte même avec la musique concrète. On sera un peu plus mitigé sur une pièce répétitive aux claviers un peu lourds et limite new-age avec ses mélodies mi-world, mi-hippie. Heureusement, le concert se terminera en beauté, simplement, avec nappe et mélodie de piano, quelques accompagnements de cuivres, et Ka-Spel pour un spoken word théâtral. Ce concert restera un excellent moment malgré sa courte durée, tout juste une demi-heure.
Tous les musiciens prennent place ensuite pour le deuxième concert des Legendary Pink Dots. Entre temps, le public est arrivé et se trouve peut-être un peu plus nombreux que la veille. Au niveau de l’ambiance, peu de changement au début, assez calme, avec des arpèges un peu faciles, des sonorités directement sorties des machines. On pénètre ensuite dans le véritable univers du groupe avec The Safe Way qui laisse une large place aux cuivres tandis que Ka-Spel lance des longs et plaintifs "Obey !!". On continue avec la veine la plus expérimentale du groupe, une très longue et intéressante intro ambient, puis un chant très théâtral dépeignant un univers inquiétant, abstrait et baroque. Cet aspect de leur musique dominera le concert puisqu’un peu plus tard, on aura droit à un morceau d’un quart d’heure ou Ka-Spel ne chantait plus, mais racontait une histoire, une étrange rencontre avec un homme, à Paris, tandis que les instruments servaient de ponctuation, comme dans un film, soulignant un moment de tension, une surprise, un questionnement... L’alternance de pièces théâtrales comme celle-ci et de morceaux plus classiques, ou de tubes du groupe, passe très bien et permet d’apprécier un Ka-Spel plus en forme que la veille, un peu plus impliqué dans un jeu de scène quasi obligatoire sur ce genre de morceau.
Après un peu plus d’une heure de concert, le groupe quitte la scène, et la déception de la veille refait surface. L’univers particulièrement dense de ce groupe fait que l’on pourrait écouter les Pink Dots pendant deux heures sans s’en lasser. Aussi, les voir quitter la scène aussi rapidement s’avère frustrant. Heureusement, ils reviendront avec Belladonna dans une version très épurée où la guitare électro-acoustique tient la vedette, qu’ils enchaîneront avec un titre beaucoup plus rock. Le public ne comptant pas en rester là, nous auront tout de même droit à un deuxième rappel permettant de finir agréablement, en douceur et légèreté.
Au final, et même si le groupe n’était pas au meilleur de sa forme, ce fut un plaisir de les retrouver, fidèles à eux-même, alors que l’on s’apprêtait à zapper cette tournée. Nostalgie quand tu nous tiens !!
le 27/10/2005