13/11/2005
Guinguette Pirate,
Paris
Comme tous les dix-huit mois, Explosions in the Sky profite d’une tournée européenne pour s’arrêter à la Guinguette Pirate. Toujours sympathique, la jonque chinoise se révéla pourtant un peu « limitée » pour accueillir les Texans : difficulté à se procurer des places, files d’attente se croisant sur le quai, entrée cafouillie (par « type » de place plutôt que par ordre d’arrivée dans la file), nécessité pour le public de se placer de manière équilibrée sur la péniche pour ne pas risquer un chavirage, visibilité ultra-réduite au-delà du cinquième rang. Dès lors, comme la dernière fois, il nous fut difficile de véritablement appréhender les prestations des deux premières parties : les Français de Stéréogrammes (post-rock épique assez classique) et Lazarus (autre groupe signé sur Temporary Residence, duo folk).
Vers 22h45, Explosions in the Sky prend enfin place pour leur petite heure habituelle d’un set qui nous sembla assez proche de celui de février 2004… et pour cause, hormis le EP The Rescue, paru récemment dans la série Travels in Constants, les États-uniens n’ont sorti aucun nouveau disque depuis (notons toutefois que leur premier album, How Strange, Innocence vient de faire l’objet d’une réédition). Restait alors à se plonger avec délectation dans ce post-rock racé, ces guitares scintillantes, cette batterie martiale, ces grands coups de basse et ces mélodies prenantes.
Véritablement emballés, nous fûmes, comme la fois précédente, définitivement retournés par le caudal The Only Moment We Were Alone, son subtil dialogue de six-cordes réverbérées aux mélodies carillonnantes, son implacable montée en puissance, le caractère parfois militaire de sa batterie et la présence indiscontinue de sa basse structurante. Si le déchaînement final nous parut légèrement moins impressionnant qu’il y a un an et demi, il faudrait vraiment faire son difficile pour ne pas goûter une telle musique et ne pas être ébloui par ses cinq dernières minutes où une guitare émerge de l’amoncellement musical pour distiller une mélodie d’une aérienne magnificence.
le 15/11/2005