27/10/2005
Atelier Tampon,
Paris
On découvrait ce soir une nouvelle salle à l’occasion de cette soirée Rencontres Paris-Beyrouth. L’Atelier Tampon c’est une galerie au rez-de-chaussée, et une salle de concert en sous-sol qui nous fait penser au Sentier des Halles avec son alignement de petits bancs. Au niveau diffusion, c’est assez sommaire, et on se rend vite compte que ce n’est pas le lieu idéal pour un concert de musique électronique.
Qu’à cela ne tienne, nous débutons la soirée avec Discipline, accompagné ce soir par Mayalynn Hage, soit une configuration nouvelle qui permet d’intégrer des voix. En pratique, le dispositif était un peu plus complexe que ce à quoi l’on pouvait s’attendre : si Discipline est au laptop comme à son habitude, Mayalynn quant à elle ne se contentait pas d’un classique chant. En effet, elle produisait plutôt des onomatopées, murmures, cris et autres bruits vocaux qui étaient traités en direct par son laptop.
On eut plaisir à retrouver les textures granuleuses, voire bruitistes de Discipline, son jeu contrasté alternant fureur et calme, mais l’apport de Mayalynn fut parfois un peu difficile à apprécier. Son jeu tout en finesse et subtilité se trouvait parfois un peu écrasé par les déferlements de machines, mais se prêtait parfaitement aux passages ambient.
Un honnête concert pour une formule qui demande à être approfondie et qui mérite un système de diffusion correct pour en apprécier toutes les subtilités.
On enchaînait ensuite avec Basile Ferriot et Jassem Hindi, l’un aux machines, le second à la caisse claire préparée. On ne s’attardera pas sur le sujet qui consiste à faire jouer ensemble deux improvisateurs, chacun produisant une musique, selon des procédés connus. L’un nous fait penser à un percussionniste free jazz, l’autre à un improvisateur noise électro-acoustique, croisement entre Emmanuel Ferrand avec ses mobiles métalliques (cf. Festival Octopus 2005) et NPLMD (cf.soirée Mystères de l’Est I).
En duo tout l’intérêt réside dans le dialogue qui s’installe, la façon dont sont gérés les moments de calme et les montées de tension. Les deux hommes s’en sortent bien, surprennent quand apparaissent de grosses basses électroniques ou quand ils intègrent une diffusion sonore. Des artistes à conseiller aux amateurs d’improvisations électro-acoustiques, et à revoir dans de meilleures conditions (c’est par exemple le genre de concert qui colle à merveille à la programmation des Instants Chavirés).
le 14/11/2005