21/10/2005
Gaukur á Stöng,
Reykjavik
Le vilain petit canard de la programmation bien mielleuse de ce décevant Iceland Airwaves Festival 2005 : Ghostigital
Cette prestigieuse et insolite formation islandaise a, une fois de plus, donné un show mémorable, bien que la chance ne leur ait pas souri ce soir là. Sur scène, Einar Örn, ex-membre des Sugarcubes, et co-fondateur du label Bad Taste, entre à l’habitude en transe après quelques secondes, et scande ses paroles à l’humour très corrosif, mais comprises d’une très faible frange de la population mondiale. Derrière lui, Bibbi Curver, toujours sur son 31, envoie les rythmiques et basses saturées qui feraient sursauter le meilleur fan d’Atari Teenage Riot. Viennent ensuite les éléments scéniques, ces musiciens qui sont virés du groupe dès qu’ils commencent a connaître les morceaux. Le fils d’Einar, haut comme trois pommes, souffle dans une mini trompette, alors qu’un DJ semble scratcher, mais difficile de différencier ses sons des larsens émis par la guitare rose fluo, a droite de la scène. Une masse sonore écrasante et surpuissante se répand dans la salle, et inspire immédiatement le public a lever le poing en s’élevant en rythme à 50 cm du sol. Dans ces cas là, on crie "Afram ! Afram !" (prononcer "aofram"). Des basses juste dans le rouge, des rythmiques basiquement entraînantes, mais impossible à suivre, le tout noyé dans un bouillon sonore incontrôlé, mais éclairé de la présence d’Einar Orn, père tant respecté de la scène indé islandaise. Peut-être en savent ils sur l’art de contrôler les foules, en déstructurant toujours la base rythmique au moment ou elle devient hypnotique, ce qui a pour effet de vous maintenir dans cette excitation purgatrice.
Une vague de violence assumée, qui sonne comme une machine à mettre mécaniquement des points sur des "i" . Cette performance s’est prématurément achevée, dû à un incident technique, qui est apparu comme l’accomplissement de l’Ultime Fantasme de Ghostigital. Le son s’est détérioré, a crachoté, diminué ; l’ampli a bel et bien ex-plo-sé.
Après une bonne douche, et une nuit de sommeil méritée, vous courrez acheter l’album. Mais une fâcheuse tendance à l’hyperproduction des sons entache malheureusement l’énergie qui se dégage sur scène, et ils sont les premiers à l’avouer. On attend tout de même impatiemment la sortie du nouvel album, In Cod We Trust.
le 18/11/2005