(Lamour Records / Internet)
05/03/2021
Electronique
Poursuivant sa documentation de Berlin (après We Were Here Before, We Will Be Here After, inspiré par le quartier de Neukölln, situé au sud de la capitale allemande), Yair Etziony se retourne, avec ce nouvel album, sur son expérience au sein d’une startup berlinoise. Largement développées depuis quelques années, ces entreprises ont formé une nouvelle bulle avec ses avantages, ses inconvénients et l’inévitable caractère éphémère d’une telle situation. Pendant les mois passés dans cette startup, le musicien israélien s’est donc nourri de l’ambiance, décrite comme cynique et mourante, d’une entreprise en dépérissement. C’est donc un nouveau chapitre d’ambient un peu tourmentée qu’il nous propose, en restant majoritairement dans un registre arythmique.
Forcément, compte tenu de cette toile de fond narrative, l’auditeur se met à chercher, au long de la petite heure que dure cet album uniquement disponible en format digital, les accointances avec l’univers technologique. Les formes de percussions métalliques de Silent Talks In Dark Corridors ou les petits gazouillis saturés de Job Interviews peuvent, alors, sonner comme des machines en train de rendre progressivement l’âme, tandis que la petite ritournelle de quatre notes de Living Cells In A Dead Body ne déparerait pas dans un système informatique avide de phrase mélodique pour avertir d’une nouvelle notification.
Seuls deux morceaux contiennent une véritable rythmique, dont Living Cells In A Dead Body, assez logiquement positionné au milieu du long-format. Avec leurs pulsations assez entraînantes, ils redonnent un semblant d’espoir au milieu de titres plus sombres et travaillés, et permettent même de faire le pont, sur Job Interviews, avec ces accointances dub régulièrement croisées chez Yair Etziony, musicien qui, nonobstant une fréquence de production assez élevé, parvient à garder une singularité et à se renouveler.
le 17/05/2021