Mikael Lind

Après avoir laissé passer un album sorti sur whitelabelrecs l’an passé, ces pages reviennent vers Mikael Lind pour son nouveau long-format, que publie Dronarivm, label adéquat pour la musique, entre ambient et néo-classique de l’Islandais. Avec son piano positionné très en avant (par rapport à ses cordes ou ses field recordings), le musicien propose des partitions instrumentales caressantes et cotonneuses, à l’image de son toucher de clavier, marqué par des attaques plutôt ouatées. Offrant aussi bien des formes brèves (sous les quatre minutes) que des titres avoisinant les huit minutes, le jeune homme semble se laisser guider par ses pensées, divaguant dans ses compositions comme s’il parcourait son île, cherchant, dans ce mouvement et dans la forte présence de la nature, des sources d’inspiration.

Confiant donc à son piano le soin de livrer des lignes mélodiques (parfois doublées : une dans les mediums et une dans les aigus, comme sur Boundaries ou Subsoil, par exemple), Mikael Lind sait aussi ne pas se cantonner à cette sorte de joliesse qui réside dans l’empilement de mesures chromatiques. Ainsi, avec Perspectives, il peut introduire davantage de cordes samplées et d’autres apports instrumentaux préenregistrés, dans une forme plus libre et plus déstructurée. Ce type de morceau contraste alors avec ceux dans lesquels l’émotion est plus ostensiblement recherchée (avec les cordes de Desolation ou les simili-vocalises de Shifts, au hasard) et permet d’apporter un peu plus de corps à une musique manquant parfois de densité.

François Bousquet
le 05/11/2021