09/12/2005
Project 101,
Paris
Nous chroniquions il y a quelques jours l’album de Fedaden sorti chez Nacopajaz. Cette semaine Fedaden faisait deux concerts sur Paris, l’un jeudi au Tryptique, le second ce vendredi au Project 101. Nous avions très envie de voir ce que donnait la musique du Toulousain sur scène, et le choix entre les deux salles fut vite fait. C’était par ailleurs l’occasion de revoir Dinahbird que nous découvrions il y a quelques mois en première partie de Won.
Si nous avions été agréablement surpris par le travail de Dinahbird, nous avons encore préféré cette prestation globalement plus ambient et faisant moins systématiquement appel aux samples extraits d’interviews ou de films. Son set commence par une longue pièce ambient, une plage infinie entre nappe et fine texture métallique ondulant au grès de la répétition d’une boucle. Le son est à la fois ample et dense, on se laisse porter, envelopper par le son. Plus tard quelques voix apparaissent, quelques field recordings, et on revient à un style plus proche de son précédent concert sans pour autant basculer dans l’abstraction. Juste un dialogue posé sur la musique, comme une pause en cours de concert, apportant d’ailleurs parfois un peu d’humour avant de repartir vers des terres désolées composées de boucles hypnotiques et nappes grésillantes.
Un excellent concert donc, apparemment plus construit que sa dernière prestation qui nous fut donnée de voir.
Le temps de s’installer et Fedaden commence son set. Gouttelettes électroniques, arpèges ludiques, puis la rythmique franche qui donne un tout autre relief à une musique découverte sur disque. C’est propre, carré, et mis à part ce travail rythmique qui prend une nouvelle ampleur, on reste dans le ton de l’album, évitant la facilité mélodique avec ce côté un peu brumeux que l’on comparait à Boards of Canada. Et puis après deux titres, le ton change un peu, et on a l’impression que Fedaden nous présente des morceaux plus récents ou non retenus pour l’album. Et c’est bien dommage pour l’album parce que si celui-ci est déjà très bon, on préférera ces découvertes un peu plus expérimentales, plus ambient, ces mélodies inattendues au second plan, ses longues intros ou finals avec notes fracturées et toujours ce petit côté nostalgique.
En fin de concert, Fedaden se fera peut-être plus authentique par sa façon de marier mélodies ambient et rythmiques electronica sans concession. Maîtrisant son sujet et appliquant presque un schéma techno à ses derniers morceaux, il nous fera vibrer avec ses breaks frustrants et ses relances salvatrices. Le concert d’une cinquantaine de minutes (qu’on ne verra pas passer) se terminera par quelques notes de piano et une fantastique montée de nappes déchirantes, grésillantes puis délicieusement saturées.
On l’a déjà dit, Fedaden n’invente pas la poudre mais se révèle être un excellent artificier. Superbe concert, et globalement une excellente soirée !!
le 10/12/2005