09/02/2006
Fondation Cartier,
Paris
Grosse affluence ce jeudi soir à la Fondation Cartier à l’occasion de la première tournée européenne du duo états-unien The Books, composé de Nick Willscher (connu, pour des productions plus électroniques, sous l’alias Zammuto) et Paul de Jong.
Alors que le premier s’empare d’une guitare électro-acoustique qu’il joue en finger-picking, le deuxième opère au violoncelle, le tout encadré par des rythmiques pré-enregistrées ou à base d’applaudissements samplés au début du morceau. Si, sur disque, la musique de The Books ne nous a pas toujours emballé (quoique Lost and Safe paru l’an passé était tout à fait honnête) se perdant dans un free-folk électronisé par forcément très en place, la prestation scénique du duo fut autrement plus convaincante, parvenant à trouver le juste point d’équilibre entre instruments en bois, candeur du chant de Nick Willscher, dimension gentiment bricolo de la musique et travail synthétique. Plus encore, quand le violoncelle de Paul de Jong semblait trop aller vers des improvisations pas extrêmement bien maîtrisées, le chant et la six-cordes de son compère permettaient d’apporter liant et densité à l’ensemble.
Alternant tubes en puissance (Be Good to Them Always, Smells Like Content dans lequel Willscher et de Jong se retrouvèrent à la basse, le premier à cinq cordes et le second traditionnelle, à quatre cordes, The Classic Penguin), diffusion d’un extrait de leur album The Lemon of Pink (Tokyo) et morceaux moins immédiatement évidents (comme cette bande-son d’un film sur une expérience de vie dans une bulle en plein désert, jouée en rappel), The Books offrit un set peut-être un peu long (quatorze morceaux pour une heure vingt) mais diablement sympathique. À ce titre, les vidéos projetées pendant chaque titre apportaient une indéniable fraîcheur : des montages faits à la maison constitués de vieux films, émissions télé des années 80 et super-8 retraçant l’enfance des deux musiciens. Apportant une touche souvent décalée, régulièrement ironique (bien que parfois un peu facile), ces vidéos avaient cependant le désagrément d’être gravées sur des DVD dont le chapitrage apparaissait entre chaque morceau, nous informant du nombre de titres restant à jouer : une pierre malencontreuse dans le mythique jardin de la spontanéité des prestations live.
le 14/02/2006