Linda Hayford
du 31/03/2022 au 02/04/2022
Grande Halle de la Villette,
Paris
Adepte de formes dansées assez variées, Linda Hayford, pour sa nouvelle création, opte pour quelque chose de plus minimal, soucieuse d’aller chercher une certaine émotion, liée au processus de guérison. Conçue ces derniers mois, sa chorégraphie, intitulée Recovering, peut se lire dans un aspect médical, mais aussi être connectée avec cette notion de « résilience » qui a envahi le débat public, presque ad nauseam. Avec ses trois interprètes sur le plateau (deux hommes et une femme), il s’agit d’évoluer en geste répétés, plutôt lents mais techniquement assez aboutis.
Après une première séquence dans laquelle l’un des deux hommes est dos au public, ne bougeant que très légèrement, la jeune danseuse rejoint le plateau, pour de grandes diagonales, réalisées en tombant et se relevant très vite. Plus tard, les trois intervenants se trouveront parcourus de spasmes (partant de la tête ou des pectoraux) et agiront en gestes robotiques, proches de ceux des automates de boîtes à musique. Malheureusement, que ce soient les passages du début, ces derniers ou bien ces déplacements avec bras ballants, pas lourds et dos voûtes, à la manière de zombies, il s’agit de mouvements tellement vus dans la danse contemporaine, et ce concept de danse comme art de la relève apparaît comme tellement éculé, qu’on resta très en dehors du spectacle.
Une dizaine de néons, disposés verticalement en fond de scène, étaient également utilisés, s’allumant progressivement, leur intensité variant au rythme d’une respiration diffusée dans les enceintes, dans un jeu de concordance plutôt séduisant. Dans le même temps, une musique, œuvre de Nosfell, entre bourdon et techno lente et sourde, était diffusée en permanence, constituant (avec les t-shirts des danseurs au dos desquels une sorte de colonne vertébrale était dessinée) possiblement les éléments les plus intéressants de Recovering.
le 05/04/2022