Artefact Festival 2006 : Carsten Nicolai / Ricardo Villalobos

 date du concert

18/02/2006

 salle

Stuk,
Louvain

 tags

Artefact Festival 2006 / Carsten Nicolaï / Stuk

 liens

Carsten Nicolaï
Artefact Festival 2006
Stuk

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Ceci constitue la troisième étape d’une semaine de concerts bien dense et notre seconde visite au Stuk dans le cadre du festival Artefact. D’autres obligations nous ayant malheureusement contraint à manquer le set d’aMute, nous pénétrons dans la confortable salle assise du Stuk juste à temps pour ce qui nous y attirait surtout ce soir, à savoir la performance de Carsten Nicolai, aka Alva Noto, que nous n’avions jamais eu l’occasion de voir. Déjà auteur de près de 10 albums chez Mille Plateaux, l’Allemand, chantre d’un minimalisme électronique raffiné, ne nous déçut pas.

Cadrant bien avec la ligne directrice du festival, Carsten Nicolai présente ses travaux dans le noir, sous un grand écran qui se verra truffé et saturé de lignes qui tressautent, de rectangles qui s’allongent et s’amplifient, les mouvements et variations étant précisément calqués sur les sons délivrés. Moins abstraites que ce à quoi l’on pouvait s’attendre, les compositions s’avèrent d’une grande puissance, faisant dialoguer martèlements obsédants, glitches vaporeux, craquements et grincements tétanisants et clicks d’orfèvre. Le climat s’installera progressivement et des variations d’intensité et de niveau purent être observées ; on retiendra surtout le dernier tiers du set ainsi que le rappel, où les éléments s’agençaient de la manière la plus pertinente et percutante.
Artiste phare de Mille Plateaux, Carsten Nicolai nous a une fois de plus démontré combien ce label est précieux et irremplaçable : au rebours de Touch, Mego ou Raster-Noton, plus radicaux et dès lors parfois rébarbatifs, on y trouve une musique électronique pure, très soignée, profondément originale, démontrant un goût évident pour la recherche sonore mais sans que soit sacrifié sur ce vénérable autel le sens de la construction, de la progression, voire de l’immédiateté. Alva Noto en est un des exemple-type et la performance de ce soir le confirme ; certains passages particulièrement lancinants, certains sons spécifiquement porteurs demeurent du reste durablement inscrits dans nos tympans.

Du coup, on n’est plus trop dans l’esprit requis pour se plonger dans une Labozaal en configuration dancehall où, en marge du festival Artefact, une soirée plus grand public proposait Ricardo Villalobos et Rhythm & Sound feat. Tikiman. Nous nous y glissons cependant alors que le set de Villalobos est déjà bien entamé. Ayant lu plusieurs fois du bien du Monsieur, nous étions curieux, même s’il sévit dans un style dont nous ne sommes guère client.
On déchantera vite en constatant d’emblée qu’il s’agit de DJ sets et non de lives, les artistes officiant sur un podium placé en plein milieu de l’espace (ce qui d’ailleurs les rend proches et "accessibles"). Lors de notre entrée résonne la voix de fauve de Dave Gahan pour une version accélérée et dépouillée de The Sinner in Me qui servira de soubassement durable au set en cours. L’Espagnol restant fidèle à une house, certes relativement élégante et suffisamment diversifiée, mais néanmoins encombrée des poncifs assez lourds du genre, et faisant au demeurant preuve d’une technique de mix somme toute bien moyenne, nous ne nous attarderons pas. Tant pis pour Rhythm & Sound ; après tout, si nous avons renoncé à la prestation de Felix Da Housecat à Liège, ce n’est pas pour aller clubber ailleurs... Nous préférons rester dans les sphères jouissives de Carsten Nicolai.

Gilles Genicot
le 19/02/2006

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