Battles

Bien que n’ayant pas encore sorti d’album, Battles a tout du projet prometteur au vu des activités passées de ses membres. On trouvait la guitare de Ian Williams dans le rock en accéléré de Don Caballero comme dans les expérimentations de Storm & Stress. Quant au batteur Jason Stanier, il officiait il y a longtemps au sein de Helmet. De quoi assurer un peu d’action sur scène, même si leurs premiers EP sonnent un peu mou.

L’arrivée à la Fondation Cartier semble confirmer ces espoirs : le groupe est en train de peaufiner les derniers réglages de son, et ils font vibrer les parois en verre du bâtiment. Un peu plus tard, dans la salle, tout cela semblera moins évident. La batterie est installée au premier plan, au milieu de la scène. Stanier martèle à tout va, et trouve encore des ressources d’énergie pour frapper une cymbale accrochée ridiculement haut. de part et d’autre deux claviers, et dans le fond le 2e guitariste.

Les premiers morceaux font appel aux programmations sur laptop et sonnent très électroniques. Cela appelle Radian, mais sans les syncopes ni les ruptures de rythmes. On est ici dans le métronomique, plus Steve Reich que groovy. Enfin les musiciens au moins semblent se trouver funky, et donnent l’air de s’amuser, ce qui va bien avec leurs looks de college boy. A ce moment, on a un gros doute : et si tout cela n’était que de la pose ? Heureusement ils vont tout au long du set faire pencher la balance en leur faveur. Notamment en reprenant les guitares. 3 guitaristes et un batteur bûcheron ? Et bien oui, ils refont du math-rock comme à la grande époque de Don Cab, mais ça fonctionne. A la fin du concert, on est pris par leur énergie, et déçu de les entendre annoncer le dernier morceau. On essaiera de garder cette impression plutôt que le souvenir du rappel à base de prise jack frottée sur la scène et pas forcément nécessaire.

Bertrand Le Saux, Soizig Le Calvez
le 26/02/2006