Giuseppe Ielasi

Revenu sur 12k il y a deux ans, Giuseppe Ielasi y trouve un terrain propice pour explorer différentes facettes de sa guitare. Après un Five Wooden Frames dans lequel il s’évertuait à réaliser de slides, puis à les traiter et les parsemer d’effets, il souhaite, à présent, se tourner vers quelque chose de beaucoup plus dépouillé, centré sur son simple instrument, joué en accords délicatement grattés ou en notes éparses, sans aucun travail a posteriori. Une bonne dose de réverbération, un jeu cristallin et le tour est joué : les deux pistes d’une vingtaine de minutes sont exécutées et l’auditeur est invité à se laisser divaguer, porté par l’instrument de l’Italien.

Plutôt ténu, le propos se situe, par endroits (le début de The Way Back, par exemple), à la limite de l’exercice d’apprentissage (ces accords grattés très dou-ce-ment, cordes à cordes), voire, si on était dur, de la vérification du bon accordage de sa guitare. Sans être nécessairement aussi caricatural, force est de reconnaître que l’album manque singulièrement de corps, à la manière de ces travaux de recherche, qui ravissent certainement les initiés, capables de déceler la moindre subtilité dans le jeu, mais qui se révèlent être passablement hermétiques, ou vains, pour une grande majorité. Nullement désagréables, les deux pistes de The Prospect s’apparentent possiblement davantage à des démonstrations des capacités du musicien, ou à un petit pas de côté un peu radical dans son épure.

François Bousquet
le 25/08/2022