O.Blaat / NOL

Deux jours après son concert au Project 101, nous allions ce soir aux Instants Chavirés pour revoir O.Blaat. C’était aussi l’occasion de découvrir un autre projet de Eric Cordier qui jouait ce soir sous le nom de NOL.

NOL pour No Output Laptops. Après la table de mixage sans entrées de Toshimaru Nakamura et le sampler sans samples de Sachiko M, voici le laptop sans sorties d’Eric Cordier. En l’occurrence, le laptop n’est pas la source sonore. Si l’on devait comparer l’ordinateur avec une guitare, celui-ci ne représente que les cordes de la guitare : on n’entend rien sans la caisse de résonance. Ainsi pour capter ces sons internes à la machine, Eric Cordier utilise de petits capteurs électromagnétiques qu’il balade autour du laptop et plus globalement autour de tout son équipement électronique (table de mixage, effets).
Le résultat est assez bluffant. La salle est plongée dans le noir complet, et un joli drone, dense, hypnotique, nous enveloppe. Après quelques minutes, le set devient plus fracturé, fait de crissements, grincements, grésillements, basses profondes, soit tout un éventail de sonorités, de bruits purement électroniques, naturellement (étrangement ?) beaux. On alterne ainsi entre calme minimal et cassures nerveuses pour finir comme on pouvait s’y attendre par un joli final bruitiste.

On retrouve donc O.Blaat ensuite. Alors que l’on aurait aimé une version longue du concert qu’elle proposait au Project 101, elle nous présentait ce soir une autre facette de son travail, assez proche d’une certaine manière du concert de NOL. En effet, l’utilisation qu’elle fait de son laptop fait penser à un concert de laptop acoustique : au lieu d’utiliser les sorties son de son ordinateur, O.Blaat opte pour le lo-fi en captant les sons de celui-ci par un microphone, placé à côté du haut-parleur de la machine. Elle passe son temps à balader un récepteur radio autour de son ordinateur, générant ainsi des souffles et larsens, le tout semblant parfois assez mal maîtriser. Le meilleur moment se produira quand à ces sonorités extrêmes se mêlaient quelques voix issues d’émissions de radio, ou un tube des années 80, au milieu d’un concert extrêmement expérimental et difficile d’accès.

Fabrice ALLARD
le 25/03/2006