09/03/2006
Générale,
Paris
Apprécié il y a tout juste deux ans aux Instants Chavirés, le trio Pelt faisait, dans le cadre d’une tournée européenne, une halte parisienne, calée au dernier moment et programmée à La Générale, squat de Belleville que l’on découvrait pour l’occasion. Une fois parvenu tout en haut de l’immeuble (belle vue sur les toits de Paris), on fut agréablement surpris par la bonne soixantaine de personnes présente.
Avant les états-uniens, les organisateurs avaient prévu deux premières parties. C’est tout d’abord Mindernikel qui officia, soit une jeune fille munie d’un clavier au son Casio, jouant de gentillettes mélodies de sa main droite soutenues par des accords de la main gauche. Plutôt plaisant sur deux morceaux, l’ensemble tourna court ensuite, tellement les titres se ressemblaient et paraissaient tout droit sortis d’une quelconque méthode Assimil pour clavier Smoby. Pire encore, Mindernikel annonça, en posant son clavier, qu’elle allait chanter, a capella donc, une chanson extraite de la B.O. d’un film : accent pitoyable en anglais, voix qui lâche dans les aigus et cafouillis dans les paroles (alors qu’elle avait le texte sous les yeux). Fort heureusement, la plaisanterie ne dura qu’un quart d’heure.
Une petite dizaine de minutes plus tard, ce fut au tour d’un jeune homme (présenté sous son simple prénom : Philippe) de prendre place pour un set situé à l’autre extrême : violon et guitare électriques saturés, jeu sur la distorsion, e-bow utilisé comme médiator, larsens et pédales largement mis à contribution. Pas inintéressant dans l’absolu, ce set se révéla pourtant assez vite pénible.
Un peu avant 22 heures, Pelt s’installa enfin au milieu de ses instruments : bols tibétains en cuivre et étain, harmoniums, guitares acoustiques, violon. Pendant qu’un des musiciens jouait des bols afin de créer une nappe, un autre frottait sa six-cordes avec un bottleneck et le troisième de l’harmonium placé au centre. Superposant ainsi trois sonorités et trois tessitures différentes, le groupe parvint à rapidement créer une ambiance new age plutôt réussie et visuellement captivante puisqu’ils s’échangeaient les instruments, permettant alors d’élargir les combinaisons : deux harmoniums + une guitare, trois bols, harmonium + violon + guitare. A cela s’ajoutèrent parfois des vocalises, à la manière des bonzes. Cette bonne prestation, assez proche de notre souvenir d’il y a deux ans, s’acheva par un titre un peu plus « countrysant » quand une des guitares fut utilisée comme une lap-steel.
le 30/03/2006