04/05/2006
Botanique,
Bruxelles
Pour rien au monde la fidèle tribu electronica n’aurait raté la venue de Plaid dans le cadre des Nuits Botanique, dont ils constituaient clairement l’un des fleurons de la programmation. Pour notre part, ayant manqué les deux dernières prestations belges du fameux duo, cela faisait un bout de temps que nous ne les avions pas vus et nous nous réjouissions d’autant plus que nous pressentions une sorte de surprise.
En lever de rideau, Jimmy Edgar, l’une des dernières signatures de Warp, ne fut pas très convaincant, d’après les échos que nous en eûmes. De notre côté, n’en ayant entendu que les dernières notes, nous ne nous prononcerons pas.
Une relative surprise fut en effet au rendez-vous du set de Plaid, d’une durée de 1h10 (ce qui est un peu court), car il était en très large partie composé de nouveaux morceaux que l’on suppose extraits de Greedy Baby, leur nouvel album dont la sortie est prévue le 26 juin en format CD+DVD. Le mariage entre volutes électroniques et visuels constituait du reste le trait marquant de cette prestation bruxelloise dominée par un large écran présentant films d’actualités plus ou moins récentes, paysages et abstractions chromatiques. L’electronica confirme ainsi sa vocation de genre musical le plus enclin à se fondre dans l’univers visuel plus ou moins poétique et désincarné que concoctent ses créateurs ou leurs comparses.
Mis à part l’un ou l’autre extrait des 4 albums du duo, notamment du réflexif et stylé Spokes, dernier en date, nous pûmes donc découvrir en avant-première l’orientation qu’il imprime aujourd’hui à ses travaux. On retrouve l’habileté légendaire de Ed Handley et Andy Turner à faire dialoguer rythmiques précises et évolutives et motifs mélodiques typiques. Mais on remarque également que la tonalité d’ensemble se veut plus métallique, incisive, mais également globalement plus calme et introspective. Le mélange de ces deux traits donne par moments des résultats splendides, mais on se permettra toutefois de préférer la période foisonnante, pétulante, profonde et malicieuse allant de Not For Threes à Double Figure, en tout cas en live. Le morceau de rappel, un hymne ancien éblouissant, confirmera cette impression.
Quoi qu’il en soit, Plaid reste évidemment très largement au-dessus de la mêlée et chacune de leurs apparitions est un enchantement pour les oreilles - et, cette fois, pour les yeux également.
le 11/05/2006