(Rune Grammofon / Kuroneko)
06/10/2023
Jazz

Avec ce troisième album en commun, l’alliance entre le trio d’Espen Eriksen et le saxophoniste Andy Sheppard va bientôt devenir aussi prolifique que l’ensemble formé initialement par les trois musiciens. Assurément, les uns et les autres se sont bien trouvés, avec ce même attrait pour les mélodies accrocheuses et identifiables, et cette même capacité à alterner, y compris sur de courts morceaux, soli et thèmes interprétés conjointement.
Avec le temps, des habitudes se créent entre eux, et le sentiment d’une plus grande fluidité apparaît, les conduisant à superposer facilement les lignes de saxophone et de piano, dans des redoublements bien sentis. Plus encore, Eriksen et Sheppard n’hésitent pas à improviser de concert, sans que l’impression de vouloir prendre le dessus sur l’autre ne se fasse jour, le respect mutuel prédominant, bien que le solo le plus significatif et le plus long soit laissé à celui qui reste un « invité » (dans la seconde moitié d’un Pressure qui, assez étonnamment, se termine en fade out).
Si le schéma suivi s’avère possiblement trop similaire sur plusieurs morceaux (thème principal donné au piano par Espen Eriksen parfois soutenu par contrebasse et batterie, avant que le saxophone d’Andy Sheppard ne donne sa propre version de la mélodie), l’auditeur en tire une familiarité certaine, pouvant anticiper l’entrée de l’instrument à vent. Bien structurés par la batterie d’Andreas Bye et la contrebasse de Lars Tormod Jenset, les sept titres du disque passent d’un tempo enlevé à quelque chose de plus élégiaque, mais conservent une véritable luminosité, jusqu’à ce Drifting Clouds de clôture, aux accents plus syncopés.
le 03/01/2024