Into The Hairy

 chorégraphe

Sharon Eyal & Gai Behar

 date

du 12/04/2024 au 14/04/2024

 salle

Grande Halle de la Villette,
Paris

 appréciation
 tags

Grande Halle de la Villette / Sharon Eyal & Gai Behar

 liens

Grande Halle de la Villette

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Partenaires au sein de la même compagnie (après des travaux chacun de leur côté), Sharon Eyal et Gai Behar se sont associés au musicien gallois Koreless pour leur nouvelle création, mettant aux prises huit danseurs pour une petite heure d’évolution sur le plateau. Vêtus de combinaisons noires et dentelées, les interprètes se déplacent majoritairement en groupe, arpentant la scène telle une petite colonie de fourmis, métaphore animale que leurs mouvements nous incitent assurément à suivre. De fait, leurs mains très étirées (qui, au surplus, se détachent par leur clarté, n’étant pas recouvertes par les combinaisons) comme leur pas élancés prennent des atours arachnéens, tandis que quelques claudications se font équines. Les combinaisons elles-mêmes, avec ces espaces sur corps provenant de la dentelle, paraissent tachetées comme peuvent l’être des peaux animales.

Néanmoins, l’articulation avec la musique est bien humaine, les danseurs réagissant aux belles compositions electronica du Britannique : des notes ouatées appellent des pas déliés, des touches de guitare digitalisée invitent à des pas sur demi-pointes plus saccadés, etc… Si cette adéquation fonctionne plutôt bien, elle n’évite pas une certaine tautologie, quand le sol est frappé en même temps qu’une pulsation, qu’un déhanché soudain souligne un glitch appuyé ou que des déplacements façon personnage de boîte à musique suivent une petite mélodie de guitare numérique.

Avec leurs yeux charbonneux et leur maquillage qui coule, les interprètes sont également exhortés à un expressionisme manifeste, accompagné d’un engagement physique prononcé, conduisant l’un d’entre eux à finir torse nu. Auparavant, on aura aussi relevé une volonté des chorégraphes de ne pas forcer les danseurs à un unisson absolu : le genou de l’une peut monter plus haut que celui des autres, une peut se cambrer davantage que les autres, la rotule d’un danseur peut se casser de manière plus marquée… Quelques échappées en solo traduisent aussi ce souhait de constituer un ensemble à l’esthétique assez réussie, même si on se posa régulièrement la question de savoir, dans ce spectacle, qui était au service de qui, entre la musique et la danse.

Autres dates :
 4 mai 2024 : Festspielhaus - Bregenz (Autriche)
 30 mai et 1er juin 2024 : Østre Gasværk - Copenhague (Danemark)

François Bousquet
le 25/04/2024

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