(Gizeh Records / Import)
09/02/2024
Rock

Après un Black Rain (I) où il intervenait en solo, Richard Knox ne propose pas de second volet, mais un disque sur lequel il retrouve des comparses, pour un format en trio qui lui permet d’intégrer d’autres regards, pour ce projet A-Sun Amissa toujours volontiers tourné vers un certain post-rock non éloigné du doom. L’obscurité d’ensemble, les vocalises extatiques de Claire Knox et la densité des guitares dont il joue aux côtés de Luke Bhatia viennent, ainsi, conférer une coloration plutôt plombée aux soixante-dix minutes d’un disque découpé en six longs morceaux.
La clarinette de Claire Knox tente, parfois, d’apporter un peu de chaleur, voire de luminosité, mais elle se trouve vite secondée par des accords saturés de guitare, venant charger l’air d’une noirceur profonde. De la même manière, des notes esseulées de six-cordes électrique peuvent émerger du tapis de distorsion, parvenant à percer l’épaisseur mise en place et annonçant aussi un déferlement sonore matérialisé par des rythmiques électroniques martiales, des envolées free de clarinette et des cris d’Owen Jones (A New Precipice).
Passé ce tumulte, on entre dans Head Towards The Fog, possiblement mieux équilibré grâce à la présence d’un piano joué par Richard Knox, habile contrepoint des déluges saturés qui, sur Abbatoir Quartet, dernier morceau du disque, sont joués de manière quasiment étouffée. Prenant un pas de recul, on constate alors que l’album est construit selon un mécanisme de montée en puissance (les trois premiers morceaux) vers un pic (A New Precipice) avant une redescente progressive (les deux derniers titres). Plutôt classique, mais efficace, ce schéma marque néanmoins par sa maîtrise et son aspect envoûtant, qualités régulièrement identifiées chez A-Sun Amissa
le 31/05/2024