MATTER

 chorégraphe

Fernando Cabral

 date

29/05/2024

 salle

Le Bal,
Paris

 appréciation
 tags

Fernando Cabral / Le Bal

 liens

Le Bal

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Entre deux expositions, Le Bal propose régulièrement des festivals mêlant arts plastiques et spectacles vivants, voire musique. Pour cette deuxième édition du festival La Fabrique du Regard, plusieurs ateliers, rencontres et projections animèrent ainsi le lieu parisien pendant une semaine. Au cœur de celle-ci, positionnée dans la salle du rez-de-chaussée bien remplie pour l’occasion, une performance de Fernando Cabral mettait un peu de corps et de matérialité dans cette programmation.

Arrivant sur le plateau entièrement nu, portant plusieurs chaînes grosses et épaisses dans ses mains, le Brésilien s’allongea au sol, ventre à terre puis sur le côté. Se déployant progressivement, étirant son corps efflanqué, il donna des images proches de certains tableaux ultraréalistes. La manipulation des chaînes générait, en même temps, des sons associés à un lointain grondement, seuls apports extérieurs à cette chorégraphie. Après avoir enfilé un jean et un t-shirt rouge à manches longues, Fernando Cabral put traverser le plateau au sol, effectuant des mouvements de bras et des jetés de tête en arrière possiblement trop maniérés.

Alors que la musique emplissait l’espace, toujours constituée par cette conjonction de bruissements métalliques et de bourdonnement, le danseur déambulait, boxait dans l’air, s’agitait, esquissait quelques pas de danse saccadés et rapprochés, hérités de plusieurs registres et traditions (classique, slave, etc…) et se secouait dans une physicalité plus convaincante. Les chaînes, posées au sol, faisaient toujours état de leur présence fantôme, Cabral paraissant encore porter le poids quand il redressait son avant-bras avec peine.

Le propos de MATTER apparut alors plus distinctement : documenter une forme de libération graduelle, une délivrance qui met en tension la présence corporelle et sa mémoire intime et familiale (un passage touchant le voit nous expliquer qu’il a récupéré une robe de sa grand-mère mais qu’il n’a pas encore trouvé comment l’incorporer au spectacle). Se saisissant d’un foulard dans la dernière séquence, le Brésilien s’en enveloppe et se débat avec lui, grand carré de tissu qui le protège comme il l’enserre.

François Bousquet
le 30/05/2024

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