Siestes Electroniques 2006 : Tellemake / A Hawk And A Hacksaw / J. Köhncke / T. Yasuda

 date du concert

01/07/2006

 salle

Jardin Raymond VI,
Toulouse

 tags

A Hawk and a Hacksaw / Festival des Siestes Electroniques 2006 / Jardin Raymond VI / Tellemake

 liens

Tellemake
Festival des Siestes Electroniques 2006

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Alors que nos deux précédentes tentatives de siestes toulousaines n’étaient pas suivies par une météo ad’hoc, on va faire les difficiles en disant que cette année encore, la météo n’était pas idéale. Si les nuages menaçaient les autres années lors du second week-end, faire une sieste sous cette canicule n’était pas des plus conseillé, à moins d’avoir prévu l’écran total !!
Heureusement, à 17h le soleil commence à redescendre, et on profitera de l’ensemble des concerts sans encombre, avec en ce samedi une très belle journée afin de découvrir A Hawk And A Hacksaw, Justus Köhncke, et Toshiyuki Yasuda.

Mais c’est avec Tellemake que débute cette journée, artiste toulousain dont on avait déjà chroniqué un EP chez Angström, et qui sort tout juste un album, toujours sur le label toulousain. On reste donc en famille, pour une musique qui gagne à se faire connaître en dehors du strict cercle familial. Alors que cet ex-batteur travaillait sur son EP avec des rythmiques arides et expérimentales, le ton change ici avec un travail sur les sonorités acoustiques. Roulements de baguettes sur une batterie pour une rythmique abstraite, légers lancements de cuivres, et longs accords de violoncelle qui seront d’ailleurs globalement dominant tout au long de ce concert. On devine des enregistrements qui bouclent pour donner le tempo, quelques notes de piano et autres claviers électroniques, pour au final alterner entre un jazz alangui et une musique néo-classique retriturée par l’électronique pour créer des cassures ou des constructions inhabituelles. On a parfois envie de comparer ce travail avec certaines productions de Rainier Lericolais, autre spécialiste de l’édition numérique sensuelle.
La deuxième moitié de son set voit apparaître quelques voix qui subissent les même traitements, peut-être même un peu plus affirmés. Ainsi ce que l’on comparait à une musique néo-classique un peu plus haut se rapproche en fin de set d’une certaine musique classique contemporaine, aux constructions plus aérées, au panel sonore plus large.
On venait aux Siestes ce week-end en grande partie pour ce concert, et après ces 40 minutes de concerts on eut confirmation que c’était un bon choix.

On enchaîne avec A Hawk And A Hacksaw, projet de Jeremy Barnes, dont le nom ne vous dit peut-être rien mais qui fut batteur au sein de Broadcast, et qui oeuvra également au sein de Neutral Milk Hotel ou Bablicon. Pour A Hawk And A Hacksaw il forme un duo avec Heather Trost au violon tandis que lui se produit à la batterie et à l’accordéon.
Ils commencent tous les deux sur le devant de la "scène", debout, lui à l’accordéon et elle au violon, pour une musique un peu décalée dans ce festival, largement marquée par des influences tziganes. Ils jouent ainsi deux titres, puis Jeremy prend place à la batterie, et c’est là que la musique du duo prend toute sa dimension. Barnes porte un chapeau autour duquel est accrochée une multitude de grelots, ainsi qu’une baguette de batterie. A un genou, il a également accroché des cloches et une autre baguette. Un peu plus tard c’est un trousseau de clés qu’il coince contre un des fûts de la batterie. Il se transforme alors en homme-orchestre, jouant de la batterie avec ses pieds, ses genoux, sa tête, pendant qu’il continue à manier son accordéon. Les influences tziganes toujours présentent s’estompent un peu, les mélodies se font plus touchantes de part quelques changements d’intonations, quelques passages plus mélancoliques aussi.
Un très bon concert qui, même si la musique n’est pas forcément notre tasse de thé, vaut par la performance scénique. Le genre de groupe qui gagne réellement à être vu en live.

Le temps d’aller s’abreuver afin de ne pas dessécher en plein soleil, et voici que Toshiyuki Yasuda prend le relais. On ne connaissait rien de ce japonais que le texte de présentation compare dans une certaine mesure à Señor Coconut. La comparaison tient en effet au niveau de cette façon d’allier exotisme et musique électronique, avec des rythmiques se rapprochant des musiques latines, tout en restant très électroniques d’un point de vue sonore. La tonalité est donc plutôt légère, trop légère à notre goût, mais pouvant coller (collant trop bien en fait) à l’ambiance sieste, farniente, bronzette et cocktail.
Si la musique en elle-même était loin d’être inintéressante dans sa composition, l’ajout d’une voix sans cesse passée au vocoder a fini de nous énerver. On attendra donc patiemment que ça se passe.

Il doit être 20h quand Justus Köhncke, un fidèle de chez Kompakt, se lance pour conclure cette première journée. Comme souvent, les siestes se terminent de façon un peu plus enlevée histoire de réveiller tout le monde et éventuellement de partir faire la fête toute la nuit !!
Dans le genre, Justus Köhncke propose la formule idéale : techno minimale, entêtante, terriblement efficace. Le genre tient à peu de chose, avant tout une rythmique au tempo justement dosé pour provoquer une envie irrésistible de danser. A ce niveau là, pas de problème, les deux allemands présents sur scène se débrouillent à merveille. Mais il y a autre chose, un petit plus qui fait la différence, comme ces sonorités un peu datées qui évoquent et rendent hommage à Kraftwerk, intègrent quelques éléments disco sans basculer pour autant dans la facilité ou le kitsch, proposant une sorte d’acid-pop avec leur tube Was Ist Musik, et globalement un minimalisme soigné des éléments mélodiques où, comme pour les rythmiques, le peu est aussi l’essentiel.
Un set de 40 minutes parfait de bout en bout, une excellente d&ecute;couverte d’un monsieur qui n’est pas un petit nouveau de la scène électronique.

Fabrice ALLARD
le 06/07/2006

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