Galactik Ensemble
du 10/07/2024 au 12/07/2024
Lycée Jacques Decour,
Paris
Pour leur dernière édition à la tête du festival Paris l’Été (qu’ils délaissent pour pleinement se consacrer au Théâtre du Rond-Point) et avant de laisser place à un attirant autre duo (Marie Lenoir et Thomas Quillardet), Laurence de Magalhaes et Stéphane Ricordel ont du composer avec les Jeux Olympiques. Avancée dans le calendrier, ramassée dans le temps, quasi-exclusivement tenue au Lycée Jacques-Decour, la manifestation estivale conserve néanmoins ses fondamentaux, avec cet attachement aux formes récentes du spectacle vivant (nouveau cirque, danse participative, croisement danse-concert) et une ambiance générale toujours aussi conviviale.
C’est dans une des cours de l’établissement scolaire qu’on découvrit le Galactik Ensemble, trio opérant entre acrobaties et danse, évoluant sur un très grand matelas rebondissant, accoutré de tenues écrues, en lin ou coton. Des petits bonds leur permettent de se déplacer en périphérie de l’espace de jeu, mis en position centrale entre quatre séries de bancs de bois, avant de se lancer dans des tableaux divers. Affublé d’une perruque blonde ou d’une couronne en plâtre, ceint d’une cordelette blanche ou vêtu d’une tunique, les trois hommes peuvent alors figurer un adoubement de chevaliers, un anniversaire (la couronne faisant office de gâteau), un jeu de passes avec ballon, etc…
Assez inventif, le spectacle conjugue donc cet art de la représentation, dans un mode volontiers burlesque, avec un versant plus acrobatique. Les sauts se font de plus en plus marqués (saltos, sauts périlleux), les interférences leur permettent de s’envoyer plus haut dans les airs, les chutes s’accompagnent de roulades, etc… Métaphoriquement, ce sont donc luttes, bagarres et jeux de pouvoir qui prennent progressivement le dessus, comme si les interactions sociales ne pouvaient déboucher que sur des telles issues. Physiquement très maîtrisé, Hot Dog n’en oublie donc pas de développer un certain propos, qui culmine dans une saynète finale dans laquelle les trois interprètes s’enroulent dans une banderole clamant « Réfléchissons bien à qui nous donnons la couronne », invite fort pertinente en cette période post-électorale bien singulière.
le 16/07/2024