Eglé Budvytyté : De Sang Chaud et de Terre

 date

du 26/09/2024 au 23/02/2025

 salle

Le Plateau / FRAC Île-de-France,
Paris

 appréciation
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Eglé Budvytyté / Le Plateau / FRAC Île-de-France

 liens

Le Plateau / FRAC Île-de-France

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Réalisatrice qui offrait possiblement l’une des (rares) œuvres intéressantes de Vieilles Coques & Jeunes Récifs (précédente exposition du Plateau dont nous n’avions pas rendu compte ici, compte tenu de notre frais ressenti), avec cette vidéo de jeunes gens qui évoluaient sur des dunes de sable, dans des mouvements à la fois chorégraphiés et empêchés, Eglé Budvytyté profite de la lumière mise sur la Lituanie, à l’occasion de la « saison » de son pays natal en France, pour revenir aussitôt dans les espaces du centre d’art du FRAC Île-de-France.

C’est, à nouveau, par une vidéo que la plasticienne officie, avec, à nouveau, un groupe de jeunes gens qui évoluent sans parole, dans des espaces divers (dont des dunes de sable). Dans De Sang Chaud et de Terre (qui donne également son nom à l’exposition), on les voit opérer un travail méticuleux sur des végétaux, prélevés et soignés comme le feraient des archéologues avec des vestiges. Puis, alors qu’un icône religieuse brûle, des interventions façon exorcisme sont faites par certains sur d’autres, pris de convulsions. La communauté passe, ensuite, d’une usine délabrée, au lit d’une rivière, avançant en enjambant des troncs d’arbres.

Inspiré par la figure de Marija Gimbutas, archéologue lituanienne dont il nous est indiqué qu’elle a travaillé aussi sur les religions et les cultures néolithiques, le film d’une petite demi-heure montre ainsi de nombreux rites de passage, comme s’il s’agissait de se reconstruire après une catastrophe : outre les traversées et exorcismes déjà mentionnés, on voit les protagonistes malaxer le sable de la dune, s’ébrouer dans de la glaise, ou plonger dans l’eau. Entre rituels chamaniques et baptêmes, accompagnés par de douces chansons en arrière-plan, ces cérémonials traduisent une forte relation aux éléments (terre, eau) et génèrent une forme de poésie.

Ce film, diffusé sur un très grand écran, vaut, enfin, au moins autant pour sa mise en espace que pour ce qu’il est lui-même. Dans l’exposition curatée par Céline Poulin (directrice du Plateau depuis le printemps 2023, après avoir géré le CAC de Brétigny-sur-Orge pendant 7 ans), les quatre sens sont ainsi mis à l’épreuve : vue (avec la vidéo, mais aussi ce tunnel de draps aux tons ocres qui permet de cheminer jusqu’à la salle principale, comme de s’habituer à l’obscurité), ouïe, mais aussi toucher (tissu des draps, feutrine qui recouvre les modules en forme de galettes surélevées prévus pour s’asseoir), odorat (odeur de la tourbe qui émane des quelques mottes de terre qui parsèment l’espace).

François Bousquet
le 25/11/2024

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