Festival Présences Électronique 20 ans : KMRU & Aho Ssan / Okkyung Lee / Giuseppe Ielasi / Matmos

 date du concert

02/11/2024

 salle

Maison de la Radio,
Paris

 tags

Festival Présences Électronique 20 ans / Giuseppe Ielasi / INA / GRM / Maison de la Radio / Matmos / Okkyung Lee

 liens

Matmos
INA / GRM
Okkyung Lee

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Tous les dispositifs sonores un peu particuliers et singuliers de l’acousmonium ayant été positionnés dans l’Auditorium de la Maison de la Radio et de la Musique, son Studio 104 ne contenait que les grosses enceintes et autres haut-parleurs plus traditionnels, pour la mise en son des différents concerts qui purent y être donnés pour ces vingt ans de Présences Électronique. Partant, cela donna la possibilité, pour les artistes, d’offrir quelque chose de plus direct, de plus franc, dans sa traduction sonore, ce dont KMRU et Aho Ssan ne se privèrent pas, en ouverture de ce plateau de soirée.

KMRU & Aho Ssan

Longue d’un petit quart d’heure, Subtle Reclaim ouvrit de manière un peu épaisse, avec des rythmiques lourdes mais entraînantes dans leur cadencement à la mesure. Ces pulsations disparurent ensuite, afin de laisser place à des poussées sonores emplies de granulosité, qui prirent tout l’espace, rayonnant autour du public grâce à des enceintes disposées en haut des travées de la salle. Assis derrière leurs machines, KMRU et Aho Ssan terminèrent avec un fondu progressif de sortie, qui permit d’apprécier quelques touches plus chromatiques de clavier.

Même instrument (le violoncelle), même position dans le plateau (deuxième à jouer), même configuration (mélange de jeu direct et samples préenregistrés), mais registre totalement différent d’un jour à l’autre. Après le travail de Lucy Railton le vendredi, ce fut Okkyung Lee qui présenta au public les potentialités offertes par le violoncelle. Alors que l’intitulé (Byeol (Another Grey Shooting Star) et la note d’intention (invitant à lever les yeux vers le ciel même si le monde s’écroule) de la pièce jouée par la Coréenne laissaient augurer quelque chose de charmant, ce fut une suite de crissements, grincements et jeu sur les cordes étouffées et détimbrées. Donnant quelques coups sur sa caisse ou frottant ses doigts sur le bois, Okkyung Lee, multipliant les formes d’apparence improvisées, se fit possiblement trop aride, nonobstant ces indéniables efforts de recherche.

Giuseppe Ielasi

Plus tellement présent sur scène, Giuseppe Ielasi continue d’être une figure importante de la scène électronique et électroacoustique italienne, aussi bien comme musicien que comme ingénieur du son ou dirigeant de label. Plutôt rare, donc, sa venue au festival donna l’occasion de retrouver ses éléments micro-électroniques caractéristiques : tapotements, mini-glitchs, petits souffles, tous combinés de manière très lumineuse et gracieuse. Assis sur un large tabouret, avec un pad sur les genoux pour lancer et contrôler ses composants, l’Italien opéra dans une globale économie de moyens, contenant parfois des passages plus riches, presque cadencés. Très conforme à ce qu’on connaît de lui, sa prestation fut aussi très convaincante, à la hauteur du respect et de l’estime qu’on lui porte.

Pour clore ce samedi, la présence de Matmos avait toutes les allures d’une tête d’affiche, d’autant plus que le duo étatsunien avait prévu, avec son Metallic Life Review, de retracer leurs 33 ans de carrière, en (ré)échantillonnant des sons anciens, combinés à des manipulations d’objets métalliques issus de leurs différents voyages. Avec leurs costumes marrons, leur look de vieux profs de science (lunettes, gilet en laine ou de trois-pièces sous la veste de costume), Drew Daniel et Martin Schmidt présentaient un aspect un peu désuet (ou intemporel, c’est selon), mais leur musique sonna possiblement comme la plus inventive de la soirée.

Matmos

Placés chacun devant une grande table, ils interférèrent avec brio : tandis que Martin Schmidt utilisait toutes sortes d’adjuvants métalliques (saladier, cymbale, cocotte, clous, plaque, diapason, stylet, étuve), dont plusieurs provenaient du registre culinaire, Drew Daniel enregistrait en direct les entrechoquements, frottements et autres interactions, pour les associer à des matériaux purement électroniques ou à des instruments véritables (Glockenspiel, clochette). Des rythmiques fines et mécanismes complexes finirent de constituer une electronica scientifique et touchante, pleinement incarnée sur scène (voire dans le public, quand Martin Schmidt, avec son sifflet à coulisse, arpenta les rangs de la salle).

François Bousquet
le 07/11/2024

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