22/09/2006
Project 101,
Paris
Fatigué par une semaine de boulot, on décide de se bouger ce vendredi soir pour revoir Anaconda et surtout découvrir Saycet après leur performance en aout à la Guinguette Pirate. C’était enfin l’occasion de revoir Portnoy que l’on découvrait en début d’année dans cette même salle.
On retrouve donc Nicolas Reverter, moitié de Melmac, que l’on faisait jouer au Project 101 pour la troisième soirée EtherREAL. Ce soir Anaconda est un duo, son comparse se chargeant tout d’abord des projections. Pour le premier titre, on retrouve grosso modo ce qu’il nous jouait l’an dernier. Son travail est basé sur la voix et le delay, superposant ses boucles vocales devenant rythmiques, tribales, ponctuant parfois de quelques craquements pour mieux marquer le rythme. Mis à part l’application à coller aux visuels, on regrettera un manque de renouvellement, et l’impression d’un manque de relief par rapport à l’année dernière, orientant son projet trance-tribal vers un résultat plus lissé, plus ambient. Connaissant déjà Anaconda, c’est peut-être aussi le manque d’effet de surprise qui nous rendra assez distant par rapport à cette nouvelle prestation.
Etant donné les contraintes de départ, on s’est toujours dit qu’Anaconda aurait du mal a évoluer au sein de telles restrictions techniques. Aussi, il nous propose un autre morceau ce soir, en duo à base de guitares, revenant en partie sur l’énoncé de départ puisque le delay est toujours là. Quelques bruitages réguliers construisant une rythmique, puis les nappes de guitares, brutes, légèrement saturées. Ca ne dure que 5mn, et d’un côté c’est bien parce que ca ne fonctionne pas vraiment. D’un autre côté, on se dit que quitte à virer ambient, autant jouer le jeu à fond et s’embarquer pour 20mn plutôt que de se cantonner aux 5mn ici présentées.
Anaconda semble donc avoir du mal a trouver ses marques avec ce projet qui pourrait être intéressant sur le papier.
Déception ensuite car on ne verra pas Saycet ce soir qui a annulé au profit d’une soirée dans quelques jours au Glaz’Art. Du coup on enchaîne directement avec Portnoy qui profite du fait d’avoir un peu plus de temps pour nous présenter une pièce classique composée à partir d’un unique sample de violon. On est tout de suite très gêné par le son de corde, ultra-kitsch, qui semble sorti d’un orgue Bontempi. Heureusement ce n’est que sur l’intro, et petit à petit le son devient de plus en plus dense et on finit par avoir l’impression (presque) qu’il s’agit d’un ensemble de cordes. Il s’agit d’un adagio, donc au tempo assez lent, et aux mélodies joliment tristounes.
Dans une deuxième partie, on retrouve la musique de Portnoy, à savoir une electronica joliment ficelée, mais très classique. Cela dit, on accroche plutôt bien à ses nappes sombres, et ses mélodies efficaces nous font toujours penser à Plaid, avec ce même son assez franc. Son set assez varié peut surprendre, alternant les tempo, se révélant parfois lassant sur les pièces les plus lentes qui semblent manquer d’inspiration, mais nous faisant aussi taper du pied avec son tube sautillant et entêtant débutant par un monologue féminin. Quelques titres un peu plus punchy sur la fin, un piano assurant parfois les mélodies, et au final un set tout à fait plaisant pour amateur d’une electronica relativement classique.
le 24/09/2006