(Sonic Pieces / Import)
07/02/2025
Rock

Des albums avec Peter Broderick ou Erik K Skodvin, des bande-originales de films, des récurrentes sorties sur Sonic Pieces, mais une seule mention, jusqu’à présent, sur ces pages (à l’occasion d’une compilation parue fin 2009 et dédiée à la scène de Portland) : Rauelsson n’a été que trop peu chroniqué ici jusqu’alors. Pourtant, lors la recension de ce disque-panorama, l’impression fut très bonne à l’endroit du musicien espagnol, relocalisé depuis dans sa patrie natale. Et c’est avec un nouveau long-format sur le label berlinois, enregistré dans trois endroits différents en Europe et avec plusieurs invités, qu’on retrouve Raúl Pastor Medall.
La pléthore de convives (sept, pour autant d’instruments) pouvait laisser craindre un propos trop chargé, notamment dans la recherche appuyée d’émotions dont le néo-classique fait trop souvent preuve et que le Prelude No. 7 laisse un peu redouter. Mais, dans la suite du disque, la guitare pedal steel de Paul Brainard vient dialoguer avec le clavier cotonneux de Rauelsson (Ornamental Eclipse, Gardens Unseen et Temporary Alchemy), le vibraphone de Sara Nigard Rosendal agit en contrepoint de la flûte traversière d’Heather Woods Broderick (A Keyhole-Shaped Island et It Could Vanished In An Instant), la voix de Katrine Grarup Elbo se pose sur un doux tapis sonore, constitué des deux instruments précités ainsi que du cor d’Elena Kakaliagou sur ces deux mêmes pistes.
Alors, oui, les (parties de) morceaux dans lesquels les cordes sont mises au premier plan (Puzzle Breeze ou le début du caudal Ceramic Swallows, Set Of 3) se positionnent trop ouvertement dans cette quête émotionnelle mentionnée précédemment, mais ils sont, au total, peu nombreux. En fait, Niu agit comme le témoignage d’une suite de rencontres, chaque morceau permettant de revenir sur l’interaction entre Rauelsson et ses sept partenaires bien que, constat régulièrement fait dans pareille situation, il soit parfois difficile de déterminer ce qui relève de l’écriture personnelle de l’Espagnol et qui aurait été simplement interprété par ses convives, et ce qui provient pleinement des apports extérieurs. Pour autant, il faut assurément reconnaître la qualité de l’ensemble et, en toute hypothèse, la très bonne sélection des différents intervenants.
le 26/02/2025