(Affin / Import)
07/02/2025
Electronique
De Markus Guentner, nous avions le souvenir de disques parus sur Kompakt au début des années 2000 quand sa carrière commençait (In Moll ou Regensburg, petits bijoux d’electronica aux consonances lumineuses) ainsi que d’un album publié sur Sending Orbs en 2009 et chroniqué très positivement sur nos pages. Depuis, il a poursuivi son parcours, avec un rythme de production plutôt soutenu (au moins un long-format tous les deux ans), jusqu’à ce Black Dahlia que fait paraître le label allemand Affin et qui le voit, sans surprise au vu de la pochette (à la fois son visuel et son carton de fond noir) et de son intitulé, choisir une ambient sombre comme horizon musical.
Ambient sombre qui se traduit par la mise en place de longs morceaux (rien en-dessous des six minutes et trente secondes), aux couches opaques superposées, avec granulosités et nappes ténébreuses comme matériaux de base. Quelques composantes affleurent à la surface, aux contours métallico-industriels (System Seizure), et peuvent même se trouver plus pleinement en avant, dans une veine electronica-ambient très convaincante (Hive, Humanity’s Shadow, Downfall). Plus loin, les nappes se parent d’atours plus lumineux (The Turning Wheel), autres motifs qui viennent agrémenter le propos de Markus Guentner.
Si l’absence de rythmiques, éléments très intéressants de ses précédents travaux pouvait a priori laisser sceptique, elles se trouvent avantageusement remplacées par un travail sur la fréquence de jeu des crépitements, à même de constituer une sorte de pulsation itérative (Humanity’s Shadow). Cet apport permet à l’Allemand de ne pas limiter son propos à cette ambient qui, régulièrement, nous apparaît comme trop uniforme et homogène.
le 27/02/2025