Noémi Büchi

Une petite année après son très bon album Does It Still Matter, qu’on réécoute régulièrement et dont on ne se lasse pas, Noémi Büchi offre, toujours sur -ous, un EP en version numérique uniquement. Long d’un gros quart d’heure, ce format court se centre davantage sur le clavier, support de plusieurs compositions, aux accents à nouveau marqués, soit dans les pulsations utilisées, soit dans les consonances métalliques de ces composantes.

Ainsi que l’y invitent l’intitulé de cet EP et son visuel (portrait d’un visage dans de l’eau, déformé par la suite), la recherche d’éléments aquatiques peut aussi occuper l’auditeur, qui trouvera ainsi quelques matériaux très fluides (Gesticulate Elastically), y compris dans la manière de se poser des lignes mélodiques semblables à un clavecin digitalisé (Their Bodies), sortes de signature de la Suissesse. Ces derniers apports peuvent toutefois être donnés de manière plus traditionnelle, abrupte et franche, soutenus par des rythmiques appuyées et pourvues d’une certaine granulosité, pour un résultat assez syncopé (Disappointing The Desire To Last).

Passées ses secousses, Liquid Bones se clôture par une plus courte pièce dans laquelle la poétesse Joséphine de Weck lit une de ses œuvres, lecture traitée (voix découpée, échantillonnée, passant d’un canal à l’autre) et rehaussée par l’électronique de Noémi Büchi qui, avec cet EP (possiblement un peu trop bref), permet de rester dans l’actualité et d’offrir une nouvelle bonne station à sa discographie.

François Bousquet
le 17/03/2025