Below The Sea / All Angels Gone / Electroluminescent

 date du concert

24/10/2006

 salle

Maroquinerie,
Paris

 tags

All Angels Gone / Below The Sea / Electroluminescent / Maroquinerie / Millimetrik

 liens

Millimetrik
Below The Sea
All Angels Gone
Electroluminescent
Maroquinerie

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Espérée de longue date, il aura fallu attendre un an après leur troisième album pour qu’une véritable tournée européenne de Below The Sea soit organisée. S’arrêtant à la Maroquinerie en ce mardi soir, la petite troupe canadienne (le trio Below The Sea plus Electroluminescent, musicien convié en première partie) se voyait rejointe par une formation française qui eut le mérite de remplir convenablement la salle : All Angels Gone.

Peu après 20 heures, Ryan Ferguson prit place sur scène, muni d’une guitare et entouré de claviers-séquenceurs, batterie électronique et pédales d’effets. Superposant les boucles issues de sa six-cordes dont il explora l’éventail des possibilités (arpège, trémolo, cordes frottées avec le tranchant de la main) à des rythmiques tirées de sa batterie électronique et d’autres effets pré-programmés, Electroluminescent proposa un post-rock électronisé de bonne facture. En revanche, on fut moins convaincu par le dernier morceau où la guitare fut affublée d’une distorsion un rien facile. Pour autant, le Canadien livra une prestation d’une petite demi-heure tout à fait honorable.

Place ensuite à All Angels Gone, large septuet (deux violoncelles, guitare, basse, batterie, piano, glockenspiel) offrant un post-rock très orchestré, flirtant régulièrement avec une légère emphase, voire avec la démonstration de force (les instruments jouant fréquemment tous en même temps), mais parvenant souvent à s’en extirper. Malgré la présence de quelques afféteries (passages chantés en voix de tête par le chanteur, volonté de systématiquement faire durer ses morceaux en les divisant en trois ou quatre sections), moments pas forcément bien appréhendés (cris, vocalises féminines) ou trop entendus pour marquer (ce lyrisme chevillé au corps, cette guitare jouée à l’archet, même le nom du groupe, emprunté à un site de fans de Godspeed You Black Emperor !), All Angels Gone démontra une capacité certaine à occuper la scène. En effet, se passant les instruments entre presque chaque titre, la plupart des musiciens secondaient également, a cappella, la chanteuse dans ses chœurs pendant que des projections, assez classiques cependant, ornementaient une partie du mur du fond. Extrêmement applaudis par un public conquis d’avance, les Français nous présentèrent donc un set plutôt probant, probablement perfectible et assurément sincère.

Sur les coups de 22h15, Below The Sea s’installa pour une prestation d’une heure où alternèrent des morceaux piochés dans l’intégralité de leur discographie (le tout récent Sceneries EP inclus). Porté par la batterie énergique de Pascal Asselin et le jeu de basse, faussement décontracté, de Victor Meyer, debout au milieu de la scène, Patrick Lacharité tirait de sa guitare et de son séquenceur graciles mélodies et effets soignés. Pour autant, alors qu’on apprécie beaucoup la musique du trio québécois sur disque (même si leur dernier long-format en date nous avait un peu laissé sur notre faim), on ne fut pas complètement emballé par ce concert. Cette petite déception fut vraisemblablement due à la durée des titres, trop souvent arrêtés alors que la construction finale (résultant de l’agencement progressif des instruments et programmations) venait à peine d’être mise en place, là où on aurait aimé qu’ils durassent quelques dizaines de secondes supplémentaires. Mélodiquement parlant, on fut aussi moins séduit que par rapport aux enregistrements même si, de temps à autre, Patrick Lacharité distillait une ligne chromatique de grande beauté (What About Chemistry ?). En revanche, très intéressante fut l’incursion vers une sorte de post-rock-jazz que constitua Préface avec ce jeu de batterie plus free, ces mini-soli et la sonorité conférée à la guitare. Si on ne regretta donc nullement le déplacement, on quitta la Maroquinerie un brin déçu (peut-être avait-on trop attendu et trop magnifié a priori cette prestation ?).

François Bousquet
le 28/10/2006

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