(Karlrecords / Import)
21/02/2025
Electronique
Afin de sortir de sa zone de confort et de laisser de côté son violoncelle, Martina Bertoni s’est tournée vers l’halldorophone, un instrument visuellement proche du violoncelle mais électronique, joué sans archet et dont les cordes vibrent par un simple effet de feedback. Inventé par Halldór Úlfarsson, il a été popularisé par une autre personne venue d’Islande (Hildur Guðnadóttir) pour la bande-originale de Joker, lauréate d’un Oscar. Ainsi que l’indique très lisiblement l’intitulé de ce double LP, le projet de Bertoni est de proposer des pièces électroacoustiques autour de cet instrument, combinant petits glitchs avec les sons produits par ce dernier.
Les quatre longues plages de l’album (une par face de chacun des vinyles) permettent de se trouver face aux différentes potentialités du halldorophone (qu’on avoue découvrir à l’occasion), et de constater alors qu’il peut aussi bien offrir un jeu assez identifié (Nr. 1 Omen In G) qu’une approche beaucoup plus minimaliste, réduite à de rares incursions sur fond de tapotements électroniques (le début de Nr. 2 Nominal D), ou encore une manière voisine d’un folk déstructuré (Nr. 3 Fades In C).
Cet instrument favorise également un rendu sonore très ouvragé, par le principe du mixage électronique, avec un travail spécifique sur la stéréo, sur la variation sonore (fondus en ouverture et en fermeture), sur la saturation progressive ou sur des effets façon coup rapide d’archet. Plus encore, l’équilibre entre les apports électroniques et ceux du halldorophone se montre extrêmement pertinent, notamment dans Nr. 3 Fades In C ou dans Nr. 4 Organon In D, démontrant qu’au fur et à mesure, l’Italienne installée à Berlin maîtrise de mieux en mieux ce nouvel instrument.
le 20/03/2025