(Umor Rex / Import)
07/03/2025
Electronique

Après deux disques sur Éditions Mego et un album avec Abul Mogard (avec lequel on avait écouté ses productions pour la première fois, et qui donna au duo l’occasion de jouer au Centre Pompidou en juin dernier, dans le cadre de l’hommage à Peter Rehberg), Grand River arrive sur Umor Rex pour un long-format constitué d’une pièce unique. Séparé en deux parties pour la sortie en vinyle, cet essai de captation du son fait par le vent avait tout d’abord été donné dans le cadre d’installations sonores, ou de diffusion en « 4DSOUND », avant de se trouver gravé sur disque, pour un résultat qui ne se limite pas à de simples field recordings.
L’Italo-Néerlandaise pose, en effet, des accords de synthé et des jeux sur l’ondoiement de ces nappes, aux côtés des enregistrements réalisés avec Pablo Diserens. Quelques notes peuvent même affleurer, émergeant des oscillations des textures. À ce titre, on saura gré à Grand River d’avoir densifié et resserré son propos, en évitant les longs souffles aux infimes variations, et préférant une forme qui évolue de manière significative au long de la grosse demi-heure, prenant de plus en plus d’ampleur. Dans cette optique, à partir du milieu de Tuning The Wind, apparaissent des simili-traits de guitare électrique, eux aussi capables de percer l’épais brouillard né des captations venteuses.
Sur la « face B », d’ailleurs, les souffles se trouvent cantonnés à des apparitions plus sporadiques, telles de rares vagues sonores, passées au second plan par rapport aux interventions de synthé, beaucoup plus présentes et rythmées. Le vent se manifeste alors davantage par des sifflements aigus, et de vives poussées, impeccablement intégrés aux développements d’Aimée Portioli, ou plutôt impeccablement « accordés » (pour reprendre le titre de ce bel album).
le 27/03/2025