06/04/2025
Lieu Unique,
Nantes
Familier de ces pages avec trois concerts déjà recensés, Rafael Toral n’avait pourtant pas été revu sur scène depuis une quinzaine d’années (et un passage à Présences Électronique). Depuis, le Portugais est revenu à la guitare électrique, pour son album Spectral Evolution dont il donna un aperçu dans le salon de musique du Lieu Unique, où on prit place avec quelques instants de retard (la prestation de Grand River et Abul Mogard s’étant terminée à l’heure où débuta celui de Toral). Assis avec sa six-cordes, il offrit une heure pleine de concert, jouant également sur ses pédales et séquenceurs, pour générer des fondus en entrée et en sortie, ou bien lancer des bribes préenregistrées. Un simple accord pouvait alors résonner plusieurs secondes et occuper utilement l’espace sonore, occupation matérialisée par des mouvements d’avant-bras droit, comme pour faire circuler le son.
Quelques pépiements d’oiseaux furent également intégrés au jeu du guitariste (en provenance de la mésange affichée en majesté derrière lui ?), aux nappes plutôt lumineuses, avec quelques légers grésillements perturbateurs. Tout aussi lumineux, pouvaient aussi émaner de la six-cordes de Rafael Toral des notes séparées agrémentées de distorsion et réverbération, ou bien des égrenés travaillés au vibrato. Au milieu de ces riches ouvrages, deux interludes furent proposés, l’un avec sa guitare posée à plat sur les genoux pour un travail uniquement avec ses pieds, et l’autre en posant son instrument pour manipuler un theremin situé devant lui (et qui nous fit penser que les pépiements d’oiseaux en émanaient possiblement). Servi par une diffusion de qualité (quatre enceintes, deux caissons de basse), le set du Portugais se montra sincère et touchant.
le 15/04/2025